Les policiers de nuit manquent de moyens, d'effectifs et surtout de reconnaissance. A Angers, "les nuiteux" font la grève du zèle et ne sortent plus que sur appel du 17.
La grève du zèle a débuté au commissariat d'Angers le 29 novembre dernier et en quelques jours elle s'est propagée un peu partout en France, à l'appel du syndicat Unité SGP Police, auprès de ceux qu'on appelle "les nuiteux" au sein de la police.
Les effectifs de nuit n'effectuent donc plus de rondes et n'interviennent plus sur le terrain qu'en cas d'urgence, sur appel du 17.
Ils dénoncent des cycles horaires inadaptés, les retards de paiement des heures majorées, des effectifs insuffisants; mais le ras-le-bol est plus profond.
"Le cycle horaire de nuit n’attire plus du tout. Vous avez un week-end sur six, vous travaillez la nuit. La majoration de nuit est de 1 euro de l’heure, soit à peine 8 euros pour toute une nuit de travail", explique Philippe Boussion, délégué régional Unité SGP police FO.
Des policiers qui déplorent également une baisse d'effectifs au fil du temps, alors que la délinquance augmente et que les interventions sont souvent plus compliquées à gérer. "La nuit, on a affaire à des gens alcoolisés, sous stupéfiants, la criminalité est plus difficile", souligne ainsi un policier qui a souhaité resté anonyme.
Le moral est atteint. D'autant plus que les nuiteux ont le sentiment d'être invisibles aux yeux de leur direction.#grevedu5decembre - 3 jours. Les policiers en grève nationale dès cette nuit. Étape 1 : les collègues travaillant de nuit. Sortie uniquement sur appel17.
— Linda Kebbab (@LindaKebbab) December 2, 2019
D’autres actions à suivre... #GreveReconductibleLe5 #5decembre https://t.co/aIbvtPfm3v
"On rentre dans la police parce que c’est une vocation, c’est notre vie de stopper la délinquance, de rendre service à la population. Mais ce qui se passe la nuit, personne ne le voit, cela n’intéresse personne", déplore ainsi l'un d'entre eux.
L'amplitude de travail des policiers de nuit pourrait prochainement passer de 8 à 12h, un projet qui selon eux ne ferait qu'aggraver une situation déjà explosive.
Les nuiteux réclament également la mise en place d’une indemnité forfaitaire mensuelle et la prise en compte du statut du travailleur de nuit pour le calcul des retraites.