12 personnes sont jugées toute la semaine devant le tribunal judiciaire de Narbonne. Elle sont soupçonnées d'avoir participé à un vaste réseau de trafic de stupéfiants entre 2021 et 2023. Le procès doit durer toute la semaine. Le délibéré est attendu vendredi 18 octobre.
Un procès hors normes s'est ouvert lundi 14 octobre devant le tribunal judiciaire de Narbonne (Aude). Un procès pour un trafic de drogue dirigé selon l'accusation par une mère de trois enfants et son compagnon.
Récidive
Quatre des 12 prévenus ont été incarcérés, les autres comparaissent libres sous contrôle judiciaire. Tous sont jugés pour "détention, cession, transport, participation à un groupe, et ayant apporté leur contribution à un trafic de cocaïne et de cannabis". La majorité des prévenus en récidive a déjà été condamnée pour des affaires liées au trafic de stupéfiants.
Deux cents clients
Ils sont soupçonnés d'avoir fourni près de deux cents clients en cocaïne et cannabis. Un trafic organisé à partir du quartier du Bourg-Voltaire à Narbonne jusqu’à Coursan et Lézignan. Une organisation très hiérarchisée selon l'accusation avec à sa tête un couple dont une mère de trois enfants et son concubin. Ils auraient commandé un réseau de plusieurs "lieutenants" chargés d'alimenter les revendeurs et de récupérer l'argent du trafic. De l'argent blanchi et parfois transféré au Maroc par un passeur.
"Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une organisation pyramidale. On se fait beaucoup d'idées sur ce dossier sur la base d'interceptions et de sonorisations. Des interprétations que la défense va contester", réagit Me Philippe Calvet, avocat de la principale prévenue, interrogé par France 3 Occitanie.
Un an d'enquête
L'enquête préliminaire de la section de recherches de Montpellier avait commencé en septembre en 2021. Écoutes téléphoniques, traceurs, filatures... Elle a duré un an. Cependant, lors du procès, les avocats ont pointé l'absence d'éléments matériels, et du directeur d'enquête. "Nous avons commencé les débats, mais les positions de certains prévenus ne sont pas corroborées au-delà des sonorisations et des écoutes. Ce qui est insuffisant", estime Me Mathieu Montfort en défense. "Des investigations insuffisantes pour condamner son client qui travaillait,et n'avait pas le temps de vendre de la drogue. Un prévenu qui ne s'est pas enrichi grâce au trafic de drogue", estime à son tour Me Jean-Baptiste Mousset, avocat d'un des principaux prévenus.
Lors des perquisitions, les policiers avaient saisi de la cocaïne et du cannabis, ainsi que 20 000 euros, des montres de luxe et des bijoux.
Le délibéré sera rendu vendredi 18 octobre.