La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Angers a ordonné ce mercredi le placement en détention provisoire d'un gardien de la paix de 50 ans soupçonné de viol. Le policier avait été mis en examen le 12 septembre par un juge d'instruction, pour viol, harcèlement et agressions sexuelles.
Le juge des libertés et de la détention avait ordonné son placement sous contrôle judiciaire, contre l'avis du parquet, qui avait requis son incarcération.
Mais les magistrats de la cour d'appel ont décidé ce mercredi d'infirmer la décision du juge des libertés et de la détention. Le policier a donc été placé en détention provisoire.
Le procureur d'Angers avait aussitôt fait appel de l'ordonnance du juge des libertés et la chambre de l'instruction de la cour d'appel avait examiné le dossier lors d'une audience à huis-clos le 9 octobre.
Pour Me Isabelle Oger-Ombredane, qui défend les intérêts de deux plaignantes, la décision rendue mercredi montre "qu'il n'y a pas de traitement de faveur" et que l'institution judiciaire "a bien fonctionné".
"La chambre de l'instruction a fait une stricte application de la loi pénale", estime de son côté l'avocat du policier, Me Olivier Rolland qui rappelle que son client conteste "les faits reprochés les plus graves".
Après avoir passé une vingtaine d'années dans la brigade de nuit d'Angers, le gardien de la paix de 50 ans avait été affecté, en janvier 2018, au commissariat de quartier de La Roseraie.
Dans le cadre de ces nouvelles fonctions, le policier aurait abusé de son statut pour obtenir ou tenter d'obtenir des faveurs sexuelles, selon des sources proches du dossier.
Le fonctionnaire est visé par les plaintes de huit femmes qui ont dénoncé des actes de harcèlement et d'agressions sexuelles, toujours selon ces sources.
L'une d'elle a déclaré avoir été violée. Les faits auraient été commis sur une période allant de mai 2018 à mai 2019, précisent ces sources.
Saisie par le parquet d'Angers, l'IGPN est chargée de l'enquête. D'un point de vue administratif, le fonctionnaire a été officiellement suspendu par un arrêté du ministre de l'Intérieur fin septembre.