Les infirmières et les aides-soignantes de la réanimation médicale du CHU d'Angers vivent des conditions de travail intenables. Faute de pouvoir en parler et négocier avec la direction, les syndicats SUD, FO et CGT, lancent un mouvement de grève reconductible à partir du 6 mai.
Au service de réanimation médicale du CHU d'Angers la fatigue ne cesse pas de s'accumuler. Et les syndicats SUD santé, FO et CGT partagent la même vision des choses. Réunis en assemblée générale le 27 avril dernier, ils ont décidé d'entrer dans une grève reconductible à partir du 6 mai. Précisément le 5 à 19h.
Des personnels épuisés
"Après plusieurs rencontres avec la direction, la situation est totalement bloquée. Les conditions de travail sont devenues intenables, l'insuffisance des postes d'IDE (infirmière diplômée d'État) et d'AS (aide-soignante) ne permet plus aux collègues d'assurer des soins de qualité et en toute sécurité. Les personnels sont épuisés" indiquent ensemble les trois syndicats. Et d'ajouter,
"Les applaudissements ne suffisent plus, la direction par son attitude méprisante nous oblige au rapport de force".
Christian Lemaire, pour le syndicat Sud Santé, précise que ce service n'a pas connu de conflit social depuis 30 ans. "Avec Alain Mercat (professeur chef de service ndlr) nous avions une organisation du travail qu'on peut qualifier de satisfaisante, permettant des auto-remplacements sur des arrêts maladie ou pour dégager du temps pour des travaux de recherche par exemple. La crise COVID a été une opportunité pour la direction de mettre en place les 12 heures de travail, dans le but de réduire le nombre des postes".
70% des 130 personnes qui travaillent en réanimation au CHU d'Angers ont déclaré vouloir suivre le mouvement de grève. La direction assignera ces "grévistes" pour la continuité du service.
Les principales revendications portent sur des créations de postes. 13 équivalents temps plein d'infirmières et 4,8 équivalents temps plein d'aides-soignantes. FO, SUD et CGT sont dans l'ordre les trois premiers syndicats représentés au CHU d'Angers suivis par la CFDT et de la CFTC.
Une première alerte fin mars
Le syndicat SUD Santé du CHU a remarqué fin mars que les prévisions d'emploi pour l'été au service de réanimation du CHU d'Angers prévoyaient une forte réduction des lits et des ajustements importants des effectifs. Ce qui, en pleine crise sanitaire, n'a pas manqué de laisser perplexe les personnels sur les conditions de travail estivales.
Un point de vue contesté par la direction, qui se contentait d'indiquer alors "que ces ajustements intervenaient normalement du fait de la baisse d'activité des blocs opératoires en été".