Mardi 3 décembre, les intersyndicales appellent les retraités à manifester dans toute la France. Pour une indexation des pensions et une revalorisation effective au 1ᵉʳ janvier 2025. Ils alertent également sur les difficultés d'accès aux soins.
Ce mardi 3 décembre, les retraités seront dans les rues pour battre le pavé, à l’appel national du groupe des neuf organisations intersyndicales dont la CGT, FO, FSU. Dans une lettre ouverte adressée à l’Assemblée et au Sénat, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT et Catherine Cau, secrétaire générale de l’UCR-CGT, évoquent la volonté du gouvernement de revaloriser les retraites de 0.9 % au 1ᵉʳ janvier 2025 et de mettre en place une revalorisation de 0.9 % au premier juillet, uniquement pour les retraités en dessous de 1 430 euros nets. "Sans aucune garantie qu’elle aura lieu”, peut-on lire dans le communiqué de presse appelant à manifester.
Deux millions de 60 ans et + sous le seuil de pauvreté
“La revalorisation des pensions en janvier, c’est la loi. Mais depuis plusieurs années, il y a eu des reports à plusieurs reprises”, souligne à Besançon dans le Doubs, Nadine Castioni (FSU). Selon elle, ceux qui se retrouvent de nouveau pris pour cible par le gouvernement sont ceux qui ont le minimum garanti ou des petites retraites “au nom du principe qu’il ne faut pas trop de dépenses publiques, qu’il ne faut pas creuser le trou de la Sécurité sociale”, s’indigne Nadine Castioni.
C’est pour cette raison qu’en plus de la revalorisation en janvier, l’intersyndicale demande aussi un rattrapage des pertes subies les années précédentes qui entraînent une baisse du pouvoir d’achat. Depuis janvier 2017, les pensions n’ont augmenté que de 13,6 % pour une inflation de 19,5 %. C’est pourquoi ils souhaitent que l’indexation soit faite sur l’inflation. Jean Duvernay (CGT), ne manque pas de souligner que 2 millions des personnes ayant 60 ans et plus vivent sous le seuil de pauvreté.
Difficultés d'accès aux soins et aux services publics
Jean comme Nadine abordent la question de l’accès aux soins et aux services publics de manière générale.
Nous avons des réflexions autour de la question, pour permettre aux personnes âgées, qui ont plus de besoins en santé, d’avoir un meilleur accès aux soins avec un reste à charge pas trop important, ainsi qu’un accès à une mutuelle.
Nadine Castioni (FSU)
S'ajoute à cela, l’augmentation des cotisations des mutuelles due à la baisse des remboursements de la Sécurité sociale. Jean Duvernay précise que 35 % des retraités ne possèdent pas de mutuelles. Lui-même en affection longue durée (ALD), il constate qu’avec “les deux euros du médecin, l’euro des médicaments… l’assurance maladie me demande de l’argent”. Sans parler des déserts médicaux qui accentuent davantage les difficultés de prise en charge et de l’augmentation du prix des médicaments.
L’accès aux soins n’est pas le seul problème soulevé par les retraités. Ils constatent la disparition du service public d’une façon plus globale, avec les conséquences que cela implique.”La fermeture de nombreux postes dans la fonction publique, pourtant importants pour les personnes âgées, surtout dans la ruralité, explique Nadine Castioni. Quand il n’y a plus ces services publics, comme La Poste, les personnes âgées sont lésées et isolées.”
Avant, on avait les marchants ambulants qui faisaient qu’ils n’étaient pas totalement dans la solitude. Là, je pense qu’il y en a beaucoup qui sont isolés.
Jean Duvernay, CGT
Il souligne également que la suppression de ces services, dans les milieux ruraux, oblige les retraités à se déplacer pour répondre à leurs besoins administratifs. Seulement, sur le Grand Besançon, il dénonce un transport inadapté.
Dans le Doubs, une manifestation est prévue à 10 heures place du Huit septembre, suivi d’une manifestation vers la préfecture, à Besançon et à 14h30, place de la Gare, à Montbéliard. Jean Duvernay espère qu’ils seront entendus et que le préfet les reçoive, afin de lui remettre en main propre une pétition, qui a obtenu plus de 17 000 signatures. “Nous, les retraités, on a le sentiment que plus on vieillit, moins on nous entend.” Nadine Castioni elle, espère que “les retraités de demain ne se retrouvent pas trop lésés par ce qui se passe aujourd’hui.”
Les manifestations des retraités le 3 décembre en Bourgogne-Franche-Comté
- Autun : rassemblement 10h30 – Devant la sous-préfecture
- Chalon sur Saône : 10h00 – Devant la maison des syndicats
- Mâcon : 14h30 – devant la préfecture
- Montceau les mines : 14h30 devant l’hôpital
- Dijon : 10h00 – préfecture
- Besançon : 10h00 – Place du 08 septembre
- Montbéliard : 14h30 – Gare
- (Source : CGT)