“On est face à un gouvernement qui nous ignore” : à Besançon, les retraités en colère revendiquent la revalorisation de leur pension

Mardi 26 mars 2024, des retraités se sont mobilisés sur la place Pasteur de Besançon (Doubs) pour demander une revalorisation de leurs pensions d’au moins 10 % en réponse à l’inflation.

Sous un ciel ombrageux, une centaine de retraités sont présents sur la place Pasteur à Besançon (Doubs) mardi 26 mars 2024. Ils se sont donné rendez-vous à 10 h 30 pour demander une revalorisation des pensions d’au moins 10 %, en réponse à l’inflation et à la stagnation de leur revenu. 

Si les retraités ont pu bénéficier d’une revalorisation de leurs pensions de 5,3 % au 1ᵉʳ janvier 2024 (ce qui représente entre 35 et 60 euros de plus pas mois), cela ne rattrape pas, selon eux, les 19 % d’augmentation des prix alimentaires, le tarif de l’électricité (25 % en 2023, 9 % en ce début 2024), du gaz (15 % l’an dernier).

 

Des manifestations ont eu lieu dans toute la France. L’intersyndicale nationale des retraités (CGT, FO, CFTC, CFE/CGC, UNSA, FSU, Solidaires, UNRPA, FGR/FR LSR) avait appelé à une journée nationale de manifestation.

Nadine Castioni manifeste pour ceux qui sont en difficulté 

“On est face à un gouvernement qui nous ignore, donc la seule chose qui pourrait le faire évoluer, ce serait un rapport de force important”, pense Nadine Castioni, 68 ans. Et de reprendre : “Mais on voit que les gens ont du mal à se mobiliser parce qu’ils ont l’impression que cela ne sert à rien. Il faut les convaincre, car si ça ne marche pas le jour même, ça peut être utile par la suite”

Cette ancienne institutrice en retraite depuis huit ans manifeste surtout pour “les gens en situation de difficultés qui n’osent pas revendiquer”. Selon elle, “beaucoup de retraités se retrouvent en dessous du seuil de pauvreté et sont obligés de recourir à l’aide alimentaire”. Actuellement, Nadine touche 1695 euros net de retraite par mois avec une carrière incomplète. “J’ai commencé relativement tard et avec la décote issue de la réforme de 2003, j’ai eu des pertes de pensions liées à cela”, raconte-t-elle. 

Vivre en couple et avoir son appartement déjà payé lui permet de ne pas trop ressentir le contre-coût de l’inflation. “Mais avec la pension que j’ai, si j’étais seule, je pense que ce serait vraiment différent”, souffle-t-elle. Avec son compagnon, elle arrive à avoir une vie décente : “On ne fait pas de folie, de grands voyages, mais on arrive à avoir quelques loisirs”.

On est là pour défendre nos retraites et celles de ceux à venir”

Nadine Castioni, ancienne institutrice et membre du syndicat FSU

 S’il s’agit avant tout de manifester pour l’augmentation des retraites, la syndicaliste FSU est aussi là pour parler “des problèmes dans la santé, de l’accès au soin et aussi de la question de l’accès à la retraite”

Claude Candas : "On ne lâchera rien" 

“Un certain nombre de retraités avait tendance à soutenir le pouvoir en place, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui et personne n’a oublié la réforme des retraites”, indique Claude Candas, 75 ans. 

“Aujourd’hui, on rappelle au gouvernement qu’on est là et qu’on ne lâchera rien. On en a marre du mépris de la classe dirigeante vis-à-vis des personnes âgées et retraités”, affirme-t-il et d’ajouter : “À titre d’exemple, pour montrer le mépris de la classe dirigeante, on avait demandé un rendez-vous avec le préfet pour donner nos revendications. On n’a pas été reçu par lui, mais par sa cheffe de cabinet”.

Cette manifestation représente pour cet ancien travailleur au CHU une mise en garde que les retraités adressent au gouvernement à l’approche des élections européennes et pour les élections présidentielles de 2027. 

Claude touche une retraite de 1485 euros net par mois. “Quand on reçoit une facture d’eau et d’électricité qui ont augmenté de 20 à 25 % sans parler du secteur alimentaire qui est très élevé, on est obligé d’acheter les produits les moins chers et ce n’est pas positif pour l’environnement”, commente-t-il. 

"Pour valoriser nos pensions et retraites, ils nous ont augmentés de 5,3 % en janvier, mais c’est insuffisant, car de 2017 à 2023, ils nous avaient gelé nos retraites. Ils nous doivent au moins 10 %”, estime ce membre du syndicat Force Ouvrière (FO). 

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