En football comme en musique, tout est souvent question de tempo et Angers s'est trouvé un métronome idéal avec Thomas Mangani, vite devenu indispensable au surprenant promu.
"J'essaie de mettre dans de bonnes dispositions mes partenaires de l'attaque et, en même temps, de soulager ma défense, de demander un maximum de ballons pour fluidifier le jeu quand il faut jouer rapidement ou le garder un peu plus quand il faut calmer".Quand Thomas Mangani décrit son rôle, on comprend vite l'importance prise par le milieu de 28 ans depuis son arrivée au dernier mercato d'hiver.
Il appartient à la génération dorée des 1987, championne d'Europe des moins de 17 ans en 2004, comme Karim Benzema, Hatem Ben Arfa, Samir Nasri ou Blaise Matuidi.
"Quand on s'est revus avec Hatem (lors d'Angers-Nice, 1-1), ça nous a fait super plaisir. Même si on est pas en contact continuellement, on est contents de se revoir et on se remémore les bons souvenirs", raconte-t-il.
Formé à Monaco, il y devient un titulaire incontournable en 2010/2011 mais le club finit par descendre en Ligue 2. Il part alors à Nancy où il passera trois saisons.
En fin de contrat en juin 2014, il n'est pas loin de signer à Angers.
"J'avais longuement hésité à venir ici parce que le projet et les hommes qui y sont me plaisaient déjà beaucoup", raconte-t-il.
Mais l'appel de ses racines italiennes et l'envie d'évoluer à l'étranger l'incitent à choisir le Chievo Vérone. Une expérience qui tournera court. "Au départ, je ne partais pas forcément titulaire en Italie", reconnaît-il.
Après un bon premier match en Coupe d'Italie, il dispute une première période "à l'image du reste de l'équipe", c'est-à-dire pas très bonne,lors de la première journée de Serie A face à la Juventus (0-1).
Remplacé à la pause, il ne rejouera plus au Chievo, sans "aucune explication. Mais je ne regrette pas mon choix, c'est ça aussi qui fait une carrière", relativise-t-il.
"Je progresse encore"
Angers ne l'a pas oublié et obtient son prêt en janvier, avant de l'engager pour trois ans cet été. Angers/Mangani, une association qui semble une évidence aujourd'hui. "Je voulais trouver un club familial, avec de grosses valeurs qui me correspondent et, ici, c'est le cas. C'est pour ça que je me suis rapidement épanoui et que je me sens bien", explique le milieu."J'adhère complètement à la philosophie de jeu du coach et je me retrouve beaucoup dans ce style de jeu", renchérit-il.
L'entraîneur Stéphane Moulin et son adjoint Serge Le Dizet ne tarissent pas d'éloges sur son coup d'oeil et sa technique au-dessus de la moyenne, qu'il continue de travailler après les séances d'entraînement en faisant des gammes des gestes les
plus simples du football.
"Pour moi, la vraie technique du football c'est le contrôle-passe. C'est ça qui crée des actions. Et, plus ça va, plus je prends du plaisir à rester, à peaufiner les détails. Le travail, c'est la base de tout dans tous les domaines", argumente-t-il.
"Je sens que je progresse encore et que j'arrive dans mes plus belles années, donc c'est toujours bien de les vivre dans un club qui a envie de grandir", poursuit-t-il avec l'accent de son Vaucluse natal.
Grand artisan de la montée en Ligue 1 - "des moments magiques" - et du bon début de saison angevin avec déjà deux buts et une passe décisive à son actif, Mangani vise "un bon maintien" avec le SCO.
"Et si on peut faire un joli parcours en Coupe, ce sera parfait", ajoute-t-il.