Trois expertises confirment l'existence de malfaçons dans la construction des balcons qui se sont effondrés en octobre 2016 à Angers. Ce drame avait provoqué la mort de quatre personnes.
L'effondrement d'un balcon à Angers, le 15 octobre 2016, avait provoqué la mort de quatre jeunes gens et fait 14 blessés.
Trois expertises diligentées par le juge d'instruction en charge de l'affaire confirment aujourd'hui l'existence de malfaçons dans la construction de l'immeuble, selon une source proche du dossier.
"Les expertises sont formelles, il n'y a pas de défaut d'entretien, mais de construction", confirme Eric Bouillard, le procureur d'Angers.
Avec ces nouveaux éléments, le juge d'instruction en charge de l'affaire devrait clore l'information judiciaire et communiquer le dossier au procureur afin qu'il prenne ses réquisitions, puis rendre son ordonnance de renvoi pour un procès devant le tribunal correctionnel.
Sauf nouvelles demandes d'actes des avocats, le dossier est clos. "Il est en train de se finir et doit m'être communiqué au plus tard cet été", a confirmé Eric Bouillard, procureur de la République d'Angers.
Le procureur espère la tenue d'un procès début 2021, évoquée en novembre dernier à l'occasion d'une réunion destinée aux parties civiles.
Une soirée qui vire au cauchemar
Dans la soirée du 15 octobre 2016, 18 jeunes avaient chuté dans le vide lors de l'effondrement du balcon d'un immeuble de la rue Maillé, dans le centre-ville d'Angers.
Quatre d'entre eux, trois hommes âgés de 21, 23 et 25 ans, ainsi qu'une jeune fille de 18 ans, avaient été tués.
Dans ce dossier, cinq personnes sont mises en examen depuis octobre 2018 pour homicides et blessures involontaires : le responsable du cabinet d'architecture Rolland, le dirigeant et deux salariés de l'entreprise de gros oeuvre Bonnel, ainsi qu'un chargé d'affaires de l'Apave, l'organisme de contrôle technique de construction.
Mercredi, le juge d'instruction a rejeté l'idée de relancer des investigations concernant une éventuelle défaillance dans l'entretien de l'immeuble.
Cette demande avait été effectuée quinze jours plus tôt par Me Thierry Fillion et Me Pascal Rouiller, conseils de l'entreprise de gros oeuvre. Les avocats estiment qu'un défaut d'entretien est "certain" et qu'écarter cette piste "n'est pas de nature à permettre la totale manifestation de la vérité".