Présidente par intérim de la FNSEA depuis le décès brutal de son président Xavier Beulin, Christiane Lambert devrait être nommée à la tête du premier syndicat agricole français ce mardi 28 mars 2017.
Un "concentré d'énergie à l'intuition féminine", c'est ainsi que Daniel Prieur, secrétaire-général adjoint de la FNSEA, décrit Christiane Lambert. L'éleveuse du Maine-et-Loire devrait être nommée présidente de la FNSEA ce mardi à l'occasion de la 71ème congrès du principal syndicat agricole français.
Une femme au franc-parler
A 55 ans, celle dont le profil apparait plus consensuel que son prédécesseur Xavier Beulin, auquel on a souvent reproché d'être à la fois céréalier et patron d'un géant de l'agro-industrie, est cependant loin d'être lisse et a son franc parler.Lors de la crise agricole, Christiane Lambert n'a pas hésité à jouer le rôle du poil à gratter, se montrant souvent caustique sur les plateaux de télévision où elle était invitée. Un franc-parler qui, selon certains observateurs, ne facilite par forcément les relations avec le gouvernenent lorsque vient sonne l'heure de la négociation.
Au sein même de son syndicat, on explique que la future présidente devra se montrer vigilante quant à"l'écoute" qu'elle devra apporter aux expressions d'opinions différentes des siennes.
"Nous n'allons pas faire un virage à 180 degrés"
Lorsqu'elle a posé sa candidature à la tête de la FNSEA, Christiane Lambert a déclaré qu'elle allait travailler dans la continuité de Xavier Beulin : "Nous n'allons pas faire un virage à 180 degrés. Nous nous retrouvons dans les orientations qui étaient portées auparavant par le bureau derrière Xavier Beulin".Car Christiane Lambert dit "nous" et pas "je".
"J'ai un profil de capitaine d'équipe de handball", raconte celle qui a fait six ans de compétition de ce sport collectif, pour expliquer qu'elle souhaite travailler "plus en équipe" avec les responsables du syndicat.
"C'est quelqu'un qui sait déléguer, mais quand elle demande à quelqu'un de s'engager à ses côtés, c'est beaucoup d'exigence... ça peut faire peur", estime Daniel Prieur qui la décrit encore comme étant quelqu'un de très "déterminé".
"Dès l'âge de huit ans, j'ai voulu être agricultrice", raconte Christiane Lambert à l'AFP en se souvenant qu'elle "suivait" sa mère partout dans l'exploitation, notamment à la traite des vaches, qui se faisait alors à la main. Après son BTS agricole, elle s'est d'abord installée dans le Cantal, où elle est née.
Cette mère de trois enfants est installée depuis 1989 dans le Maine-et-Loire comme éleveuse de porcs avec son mari.
Première vice-présidente de la FNSEA depuis 2010, elle a d'abord gravi tous les échelons départementaux, régionaux puis nationaux du syndicat.
Le congrès de la FNSEA s'ouvre ce mardi 28 mars 2017 à Brest, dans un contexte particulier, un mois après le décès de Xavier Beulin et trois semaines avant le premier tour de la Présidentielle.
► Le portrait de Christiane Lambert