DECRYPTAGE VIDEO. La culture du cannabis à usage thérapeutique

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En janvier dernier, le Conseil d'Etat a donné raison aux commerces qui vendent des produits à base de CBD, la molécule non stupéfiante du cannabis. Sur le plan médical, la culture de cannabis à usage thérapeutique a également été autorisée, même si le gouvernement doit encore en fixer les règles en terme de contrôle et de traçabilité. Sans attendre cette évolution législative, à Angers, une entreprise a pris les devants ces derniers années en lançant un projet de recherche pour produire des médicaments à base de cannabis. Et cela, alors qu'une expérimentation à grand échelle est actuellement menée sur 3 000 patients par l'ANSM (agence nationale de sécurité du médicament). ©France 3 Pays de la Loire

A Angers, une entreprise a pris les devants de la législation en lançant un projet de recherche pour produire des médicaments à base de cannabis. Et cela, alors qu'une expérimentation à grand échelle est actuellement menée sur 3 000 patients par l'ANSM, l'agence nationale de sécurité du médicament.

En janvier dernier, le Conseil d'Etat a donné raison aux commerces qui vendent des produits à base de CBD, la molécule non stupéfiante du cannabis. Sur le plan médical, la culture de cannabis à usage thérapeutique a également été autorisée, même si le gouvernement doit encore en fixer les règles en terme de contrôle et de traçabilité.

Sans attendre cette évolution législative, à Angers, une entreprise a lancé un projet de recherche pour produire des médicaments à base de cannabis. 

Sur le campus angevin, la localisation de son laboratoire sécurisé est tenue secrète.

Dans ses chambres de culture, du cannabis, produit pour un usage thérapeutique.

Lumière, hygrométrie, nutriments… Les ingénieurs agronomes maîtrisent chaque paramètre de la plante, pendant les trois premiers mois, jusqu’à sa floraison.

Des productions standards

"On a plus de 30 capteurs qui prennent toutes les valeurs en temps réel, explique Frédéric Lota, directeur Recherche et développement agronomique, ça nous permet de standardiser toutes les productions, de faire des lots reproductibles entre eux".

L’enjeu de cette expérimentation est d’étudier les caractéristiques de la plante, et de les adapter au traitement de maladies graves ou de situations palliatives.

"On va pouvoir compléter vraiment les actifs qui peuvent être manquants, explique Amélie Quesada, responsable agronomique, avec des programmes de sélection variétale. Si on veut réajuster des actifs, si on veut les cibler pour certaines pathologies, on va pouvoir vraiment développer cette recherche en amont de la production".

Un projet inspiré d'expériences à l'étranger

Ce projet, c’est aussi celui d’un combat pour un jeune entrepreneur. Atteint d’une sclérose en plaques, Franck Milone a été confronté à l’impuissance du secteur de la santé face à sa maladie. Malgré les freins réglementaires en France, il s’est inspiré d’expériences à l’étranger pour développer la production de médicaments à base de cannabis.

"C’est ça qui a amené les premiers projets de développement pré-clinique, fin 2017, début 2018, où on a commencé à tester certains actifs du cannabis en tant qu'anti cancéreux, explique-t-il, en 2018, on a déposé les premières autorisations pour les demandes d'importation de fleur de cannabis pour le développement de méthodes d'extraction des principes actifs du cannabis pour les transformer en médicament".

Les molécules ciblées de la fleur de cannabis sont prélevées dans un circuit hydrolique, afin de développer toute une gamme thérapeutique.

"On va obtenir un extrait qu'on va utiliser pour formuler des médicaments, destinés à la voie orale comme des capsules molles ou des huiles, explique Alexandra Paillard, responsable pharmaceutique, ou encore pour des produits cutanés, comme des crèmes ou des sérums".

Des produits aux spécifications bien définies

La fabrication des médicaments sera sous-traitée mais ce laboratoire assurera lui-même la traçabilité de ses produits. Une vingtaine de substances chimiques sont contrôlés durant cette phase, dont la teneur en THC, l’élément psychotrope du cannabis.

"On va mettre sur le marché des produits qui ont des spécifications qui ont été définies, explique Annabelle Bazire, responsable pôle santé du laboratoire, notre obligation derrière c'est de délivrer des lots qui seront conformes au dossier qu'on aura déposé initialement, en terme de teneur et de garantie de qualité, de sécurité pour les patients".

Objectif : être prêt fin 2023 en vue de la généralisation d’une filière 100% française. La création d’un site industriel est déjà prévue pour accompagner la commercialisation à grande échelle.

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