Le retour des températures basses et le risque de gel a réveillé la vigilance des viticulteurs et arboriculteurs du Maine-et-Loire. La profession se prépare pour protéger les cultures et maintenir le thermomètre au-dessus de zéro, chacun à sa manière.
À Bouchemaine, près d'Angers (Maine-et-Loire), les pommiers sont en pleine floraison en ce mois d'avril, mais cela coïncide également avec la période durant laquelle ils sont le plus sensibles au froid.
"À partir de -1 degrés, on est sensible au gel", prévient Edith Emereau, arboricultrice, qui scrute la moindre variation de température, relevée en temps réel par une station météo. "Là, on l'a paramétré précisément à 0,5 degré, si on franchit ce seuil, l'alarme va nous appeler la nuit et on va être trois à se lever pour mettre toute l'installation en route."
Chacun sa technique contre le froid
Pour protéger ses vergers, l’exploitante a délaissé les bougies anti-gel au profit d'un système de diffusion d'eau, alimenté par une réserve proche. Le dispositif est coûteux, mais il s'avère plus efficace au final.
"On apporte de l'eau en permanence, poursuit l'arboricultrice. Comme la température de l'air est négative, un glaçon va se former, ce qui fait que l'eau va libérer des calories et maintenir une température dans l'environnement proche autour de zéro."
Autre technique pour lutter contre le gel, des câbles lumineux infrarouges qui illuminent les parcelles en période de nuits de gel. C'est le choix qu'a fait le "Domaine Belargus" à Val-du-Layon.
Domaine BelargusÀ une vingtaine de kilomètres au sud de Bouchemaine, une exploitation recourt même à des tours à hélice pour veiller sur ces vignes où apparaissent les premiers bourgeons. Et au cas où cela ne suffirait pas, Denis Chauvin, viticulteur, a prévu d'y ajouter une chaudière à granulés de bois. "On va s'en servir pour réchauffer l'air si jamais les températures baissent trop ou qu'une grosse masse d'air froid arrivait et qu'on arrivait plus à capter l'air chaud qui monte en altitude", explique-t-il.
Effet du dérèglement climatique
Lors du dernier épisode de gel en 2022, cette tour avait permis de limiter considérablement les dégâts. Un investissement devenu quasi indispensable avec le dérèglement climatique. "De toute ma carrière, j'ai connu un gel en 1991 de 80%, mais à partir de 2016, on a des gels à répétition tous les deux ans, ce qui fait des dégâts."
Jusqu'à mercredi 24 avril, le thermomètre pourrait descendre en dessous de zéro la nuit. Ces moyens de protection devraient donc tourner à plein régime dans les parcelles.