Au Lion d'Angers, dans le Maine-et-Loire, le Café des sports a baissé le rideau fin 2023. Un projet de reprise a été présenté en mairie qui inquiète des habitants, car ils soupçonnent des identitaires d'extrême droite de vouloir s'établir dans ce local.
Au Lion d'Angers, une commune d'environ 5200 habitants, on se mobilise contre le projet de reprise de l'ancien Café des sports.
Une demande d'ouverture d'un établissement recevant du public (ERP) a en effet été déposée en mairie. Là n'est pas le problème, au Lion d'Angers, on ne prône pas plus qu'ailleurs l'abstinence. Mais des habitants réunis dans un collectif "Bien vivre ensemble au Lion d'Angers" soupçonnent l'extrême-droite angevine d'avoir l'intention de s'approprier le lieu pour en faire une base de diffusion de ses idées.
Un groupe identitaire dissous par décret
Selon ce collectif qui a manifesté à plusieurs reprises depuis l'été dernier, le porteur du projet est un proche de l'ex-Alvarium, une association dissoute par le ministère de l'Intérieur. Le décret pris en novembre 2021, présentait dans ses motivations le groupe identitaire Alvarium, connu sur Angers, comme étant impliqué "dans des faits de violences", et propageant "depuis 2018 un discours et des idées assimilant l'immigration et l'islam à des menaces que les Français doivent combattre".
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Poussée à se prononcer sur ce dossier par le collectif "Bien vivre ensemble", la municipalité du Lion d'Angers s'est exprimée le 4 décembre dernier dans un communiqué où elle confirme que : "Le Café des sports a été repris par une personne privée pour en faire un lieu destiné à une catégorie de gens dont certains ont été liés à l’Alvarium."
Même si le nouveau locataire, Louis Guimon, s'en est défendu dans un premier temps, il s'avère en effet proche notamment de Jean-Eudes Gannat, un identitaire très actif de l'ex-Alvarium. Malgré tout, le nouveau tenancier maintient le caractère "apolitique" du futur établissement.
Des signaux d'alerte
Rappelant que la politique de l'équipe municipale "conduite par une liste d’union politique droite et gauche réunies depuis des décennies, est à l’opposé des idées qui étaient promues par l’ex Alvarium", le communiqué fait état de "signaux d’alerte ... sur ce qui apparaît comme des troubles à l’ordre public."
Le collectif "Bien vivre ensemble" au Lion d'Angers somme désormais la municipalité de passer aux actes, ce à quoi la municipalité répond qu'elle est en lien avec le ministère de l’intérieur, "pour que toute dérive, non conforme à la loi, qui serait constatée à l’extérieur ou à l’intérieur du café des sports, fasse l’objet de sanctions immédiates."
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