L’ex-activiste italien, arrêté en France, puis libéré, se retrouve ce vendredi 2 octobre au tribunal d’Angers. Un nouvel épisode dans ce feuilleton judiciaire qui n’en finit pas.
Vincenzo Vecchi, 47 ans, comparait ce vendredi 2 octobre devant un tribunal, celui d’Angers, alors que la Cour d’appel de Rennes l’avait libéré en Novembre 2019.
Retour sur une histoire sans fin qui prend sa source en 2001.
Gênes, la manifestation anti-G8 et Vincenzo Vecchi
Juillet 2001, sommet du G8. Des manifestations se tiennent. Vincenzo Vecchi est au milieu de ces 300 000 personnes qui contestent la mondialisation. Policiers et militants s’affrontent. Violement. Des dizaines de personnes blessées et un mort. Vincenzo Vecchi, lui, est accusé d'avoir participé à ce contre-sommet et se retrouve condamné à 12 ans de prison pour "complicité de dévastation et pillage". Accusations contestées par la défense. Il sera condamné ensuite à 4 ans de prison, pour sa présence dans une manifestation contre l’extrême-droite à Milan en 2006. Vincenzo Vecchi purge une partie de sa peine, puis se réfugie en France. L’État italien, lui, a été condamné à trois reprises par la Cour européenne des droits de l’homme pour n’avoir pas poursuivi les auteurs des violences policières lors du sommet du G8, ainsi que pour traitements inhumains et dégradants.
Rochefort-en-Terre, et la mobilisation.
Réfugié dans le Morbihan, il trouve du travail. Peintre en bâtiment, il vit depuis 8 ans à Rochefort-en-Terre, quand il est arrêté en Août 2019, suite au mandat d'arrêt lancé par l'Italie. Il a 46 ans. Placé en détention, la cour d’appel de Rennes le libère, arguant en partie que la procédure était irrégulière, notamment que l’infraction doit être qualifiée à l’identique dans les deux pays en l’occurrence "complicité de dévastation et de pillage". Si cette dernière existe depuis l’époque Mussolini en Italie, il n’y a pas d’équivalent en France. Vincenzo Vecchi est remis en liberté en Novembre 2019.
Oui mais en décembre, la Cour de Cassation casse la décision rennaise. Et demande le déplacement du jugement à Angers.
Depuis son arrestation, un collectif de soutien à Vincenzo Vecchi a été créé.
►Le reportage de France 3 Bretagne, tourné en 2019 sur la création du collectif de soutien
©France 3 Bretagne
Il a envoyé une lettre ouverte au garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, pour l’alerter sur "les condamnations de Monsieur Vecchi, prononcées dans le cadre d’un droit pénal italien qui prend en compte la responsabilité de groupe, ignore la présomption d’innocence, la responsabilité individuelle dans un délit et la notion de preuve. Or, ces éléments sont non seulement un fondement du droit pénal français mais aussi celui de la Charte des Droits Fondamentaux de l’UE".
Des intellectuels aussi se sont mobilisés comme le prix Goncourt 2017, Eric Vuillard, qui a publié une tribune .
Une situation intolérable pour ceux qui soutiennent Vincenzo Vecchi. Ce militant italien altermondialiste est menacé d’être remis aux autorités italiennes en vertu d’un mandat d’arrêt européen (MAE) émis par Rome.
Une petite centaine de membres du collectif a prévu de se rendre à Angers ce vendredi 2 octobre.
►Le rappel des faits avec Eric Aubron de France 3 Pays-de-la-Loire
©France Télévision