Loin du nord de la France et de ses mines de charbon, l'Anjou possède également des trésors souterrains méconnus : ses mines d'ardoise. Exploitées, de 1916 à 1936, les anciennes ardoisières de la Gâtelière font partie d’une dizaine de sites ardoisiers implantés du sud de la Mayenne au sud de la rive de la Loire.
Située à Segré-en-Anjou dans le Maine-et-Loire, la mine bleue offre à ses visiteurs une expérience inoubliable à 126 mètres sous terre. Avec ses 4 kilomètres de galeries et ses 26 chambres d'extraction, elle permet de découvrir le passé minier de la région.
Six guides, qui ont récemment rejoint la Mine Bleue, se relaient pour raconter l’histoire du site. Antoine, guide conférencier originaire du nord de la France, est l’un d’eux. Il connaît bien les mines de charbon.
J’ai découvert par hasard qu’il y avait des mines d’ardoise, je ne connaissais pas du tout.
AntoineGuide conférencier
Ayant commencé sa carrière en travaillant dans un château troglodyte, il a choisi de postuler pour rejoindre l’équipe. Et, pour lui, rester sous terre n’est pas un problème. Il fait maximum trois visites par jour. "J’ai l’impression que c’est devenu comme un décor, c’est une habitude."
Grâce à lui, on en apprend davantage sur les conditions de travail des mineurs de l’époque. Pas d’escaliers et encore moins d'ascenseurs à l’époque. "Ils descendaient par une descenderie inclinée à 37 degrés, de 210 mètres de long. Le temps de descente le matin est de 30 minutes, mais le temps de remontée le soir, c'est de une heure."
Une fois descendus, ils ne remontent pas de la journée. Ils sont partis pour 8 heures de travail au fond, 6 jours sur 7 soit 48 heures par semaine.
AntoineGuide conférencier
Pour tenir toute la journée, les mineurs avaient le droit à une pause de 25 minutes. L’occasion de manger leur casse-croûte. "C’est une tranche de pain recouverte de saindoux et pour accompagner, on boit de la "postillonne". Un mélange d’eau-de-vie, de vin rouge, de sucre et de café qui faisait postillonner s’ils en buvaient trop."
Quant à l’électricité, elle a été mise en place en 1919, bien avant que ça n’arrive dans les villes et dans les campagnes. Néanmoins, "l’éclairage est tellement faible qu'ils vont quand même avoir des lampes à pétrole ou acétylène leur permettant d’avoir un faisceau lumineux de 5 mètres."
Dans la mine où il fait 13 degrés toute l’année, les hommes se servent de treuils pour amener les blocs de pierres à l’entrée des chambres d’extraction. Ce sont ensuite des ânes qui se chargeaient de les remonter à la surface.
Une fois extraites de la mine, les pierres bleues étaient confiées aux fendeurs. Leur tâche consistait à transformer ces pierres en ardoises de couverture, un métier manuel extrêmement précis. "Pour être considérée comme une ardoise, la pierre devait mesurer moins de 8 millimètres d'épaisseur. À l'époque, il existait pas moins de 165 tailles différentes d'ardoises, tandis qu'aujourd'hui, il n’y en a plus qu’une vingtaine."
Plus d’informations : https://www.laminebleue.com/
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