Personne ne les attendait là : Angers, 19e budget de Ligue 1, s'invite sur le podium de l'élite après un début de saison réussi, malgré le
gouffre qui le sépare du gigantesque Paris SG, qu'il défie mardi (19h00) pour la 16e journée.
Il y a évidemment le PSG et les autres. Déjà champion d'automne à quatre journées de la fin des matches allers, le PSG domine outrageusement aussi les autres clubs sur le plan économique depuis son rachat par le Qatar en 2011. Il dispose ainsi d'un budget 2,8 fois plus important que son dauphin financier, Lyon (480 M d'euros contre 170 M pour Lyon).
Economiquement, un gouffre
Economiquement, l'écart est logiquement plus béant encore par rapport à Angers : son budget est de 23 millions d'euros, soit le 19e de Ligue 1, à égalité avec Troyes.Bien loin des salaires parisiens d'Angel Di Maria, Zlatan Ibrahimovic ou même Benjamin Stambouli, aucun salaire de joueur angevin n'atteint le salaire moyen de la Ligue 1, qui est de 40.000 euros mensuels.
Mais si la logique est respectée concernant l'Estac, lanterne rouge en grande difficulté sportive, le SCO est bien loin de la zone de relégation. Après 15 journées et des victoires de prestige face à de grosses cylindrées du championnat de France comme Marseille au Vélodrome (2-1) et Lille dimanche (2-0), Angers pointe en effet en 3e position.
Des infrastructures de bon niveau
Il y a des raisons structurelles à cela: Angers dispose depuis février 2014 d'un très beau centre d'entraînement, qui a représenté un investissement de 4 millions d'euros et qui offre quatre terrains, des salles de soin, de musculation...Le SCO s'appuie aussi sur une solide base d'abonnés (7.000 pour son stade de 15.000 places) et des revenus de sponsoring qui ont presque doublé par rapport à la saison précédente.
Le club est géré au cordeau, avec des structures réduites à leur plus simple expression: côté administratif on ne compte que 9 permanents, qui couvrent parfois deux domaines pas forcément rapprochés.
Les 'gros' patinent
Il y a aussi des raisons conjoncturelles: Angers profite des mauvais ou très mauvais débuts de saison des habituels cadors de la Ligue 1pour s'inviter sur le podium.
Parmi les gros budgets de l'élite, Lyon (170 Millions d'euros), Monaco (130 M), Marseille (125 M), voire Bordeaux (73 M), seul l'OL parvient tant bien que mal à tenir son rang. Les hommes d'Hubert Fournier étaient ainsi dauphins de la Ligue 1 avant cette 15e journée et la défaite catastrophique contre Montpellier (4-2).
Marseille et Monaco se sont neutralisés dimanche (3-3), et pointent respectivement en 11e et 7e positions. Quant aux Girondins, humiliés à domicile par l'autre sensation de ce début de saison, Caen (4-1), ils sont 14e.
Parti pour durer ?
Le SCO peut-il tenir le rythme? Sa victoire ce week-end contre Lille a sauvé un mois de novembre qui a révélé ses limites, avec 4 points pris en autant de matches.L'effectif angevin offre peu de solutions de turnover (8 joueurs de l'effectif ont disputé au moins 14 matches de L1 sur les 15 déjà joués) et risque de coincer à un moment ou à un autre de la saison.
"On est bien d'accord qu'on ne parle pas de Ligue des champions, on parle d'une équipe qui vient de Ligue 2 et qui se retrouve après 15 journées sur le podium", a d'ailleurs tempéré Stéphane Moulin, l'entraîneur.
Reste que, solide défensivement et performante sur coups de pieds arrêtés, son équipe a déjà engrangé 26 points et peut commencer à rêver de maintien.