La catastrophe du balcon effondré à Angers en 2016 qui a provoqué la mort de quatre personnes a soulevé de nombreuses questions sur la construction et l'entretien de ces ouvrages. Des expertises ont ainsi révélées des malfaçons. Certains bâtiments ont même fait l'objet de mesures de protections préventives.
Construite il y a à peine dix ans, cette résidence d'Avrillé, au nord d'Angers, ne ressemble en rien à un immeuble récent : les balcons y sont consolidés par des étais et interdits d'accès aux occupants.
Audrey Fontaine, locataire, a appris à vivre avec, et depuis son arrivée, elle a même vu apparaître de nouvelles fissures sur sa façade. "Cela fait plus de 4 ans qu'on est avec des étais et qu’on a aucune nouvelles. En plus, ce n’est pas très esthétique ! On aimerait bien savoir s’il y a une réel danger."
LogiOuest, le bailleur social et propriétaire d'une partie des immeubles, a financé la procédure judiciaire à l'encontre de l'entreprise de gros œuvre. Un contentieux chiffré à 1 million d'euros.
Les malfaçons sont apparues dès la livraison. A cela s'ajoute un diagnostic des balcons, depuis l'accident mortel survenu à Angers en 2016.
"L'affaire du Surcouf et notre affaire d’Avrillé n’ont absolument aucun lien. On ne parle pas des mêmes constructeurs, pas de la même maîtrise d'œuvre", explique Guillaume Corfdir, directeur général LogiOuest.
"On s'est rendu compte qu’on n’avait pas les coefficients de sécurité qu’il fallait pour garantir que ces balcons tiennent dans la durée. L’idée de la phase de travaux à venir, c’est de les consolider pour qu’on retrouve les coefficients de sécurité d’un bâtiment neuf construit dans les règles de l'art".
Non respect des cahiers des charges
Suite à l'effondrement de la rue Maillé à Angers, de nombreux professionnels de l'immobilier se sont inquiétés de l'état de leurs bâtiments. Lors de ces investigations techniques, Philippe Gounaud, expert de justice, a constaté que certains ouvrages ne respectaient pas le cahier des charges.
"J'ai eu l'occasion d’expertiser une quarantaine de balcons : il n’y avait pas de réel danger mais ils ne pouvaient pas rester en l’état, ils ont été interdits d'accès", confirme l'expert.
"C’est encore le cas d’une dizaine de balcons sur Angers. Ces balcons ont tous été diagnostiqués avec des aciers positionnés dans la nappe inférieure et quelques fois même avec une limite d’enrobage très faible".
Pour mesurer les risques spécifiques aux balcons, un rapport national s'est appuyé sur quelques 200 sinistres déclarés aux assurances. Des problèmes liés pour moitié à des infiltrations. A ce jour, il n'existe aucun organisme capable de recenser l'entretien des ouvrages en béton.