Si la vigne souffre du dérèglement climatique, les vignerons sont inquiets pour leur santé face à la multiplication des fortes chaleurs bien au-delà du sud de la France. Ils s'organisent pour se préserver et pour éviter de nouvelles difficultés de recrutement.
Comme les travailleurs du bâtiment, les vignerons travaillent dehors. Et lors des fortes chaleurs, ils peuvent souffrir des conséquences d'un coup de chaud.
De nouveaux risques
Les vendanges sont de plus en plus précoces. Le changement climatique bouleverse la vigne, mais il impacte aussi ceux qui y travaillent jusque dans les terroirs de la moitié nord de la France.
Pour les vendanges 2023, au lieu de commencer à 8 heures on a commencé à 7 heures pour les vendanges à la main. On le faisait souvent pendant l’été mais jamais pour les vendanges
Olivier BraultVigneron à Brissac-Loire-Aubance (Maine-et-Loire)
Les nouveaux risques sur la santé des vignerons liés au réchauffement climatique sont mis en lumière dans une récente étude du label Vignerons Engagés.
Une enquête a été menée auprès de 263 personnes de la filière vin partout en France.
Déshydratation, baisse de l'attention
L'enquête du label vignerons engagés met en évidence que les viticulteurs s'inquiètent des effets du réchauffement sur leur santé.
Des risques physiques constatés pour 78 % d'entre eux, qui se manifestent par des malaises ou de la déshydratation, et dans 37 % des cas, par des symptômes qui affectent leur santé mentale.
80 % des répondants à l'enquête constatent des malaises, déshydratation et baisse de l'attention en périodes de fortes chaleurs
Iris BorrutDirectrice de "Vignerons Engagés"
Au-delà de la santé physique, la santé mentale est aussi touchée.
Un répondant sur 3 évoque des risques mentaux : irritabilité, perturbation du sommeil et potentiel de dépression.
Iris BorrutDirectrice "Vignerons Engagés"
Un guide des bonnes pratiques
Après cette étude, la filière travaille désormais sur un plan d'action commun à toute la filière d'ici 2025. Elle prévoit également de diffuser un guide de solutions pratiques dès l'été.
Dès que quelqu'un est torse nu, on lui dit de mettre un vêtement de telle façon qu'il n'ait pas de coup de soleil. C'est aussi du bon sens.
Olivier BraultVigneron à Brissac-Loire-Aubance (Maine-et-Loire)
Parmi les actions et les conseils possibles : être attentif aux symptômes pour soi et les autres, ne pas travailler torse nu, avoir un accès à l'eau permanent et faire des pauses au frais.
Des évidences à rappeler pour protéger au maximum la santé des travailleurs et pour éviter des difficultés supplémentaires à un secteur qui a déjà du mal à recruter et à conserver ses employés.
Christophe Amouriaux avec Eric Aubron
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