Mazé-Milon, près d'Angers : nouvelle intoxication suite à un épandage en plein champ

Après Brain-sur-L'Authion, les pompiers sont en cours d’intervention pour plusieurs personnes incommodées suite à l'épandage en plein champ d'un produit phytosanitaire sur la commune de Mazé-Milon, commune située à une vingtaine de kilomètres à l'est d'Angers.
 

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Ce vendredi 12 octobre au matin, alors qu'un agriculteur intervient avec un pulvérisateur sur un champ de mâche situé sur la commune de Mazé-Milon, à l'est d'Angers, des riverains appellent les pompiers pour se plaindre d'irritations oculaires et des gênes respiratoires.

Les secours interviennent rapidement auprès des personnes mais aucune d'entre elles n'est hospitalisée.

Dans un communiqué envoyé ce midi, la Préfecture du Maine-et-Loire précise que l'exploitant a été identifié et a suspendu immédiatement son travail. Le produit utilisé contiendrait la même molécule que dans les cas survenus les jours précédents à Brain-sur-l'Authion, chez un autre exploitant. Les deux communes sont voisines d'une douzaine de kilomètres.

Une quinzaine de personnes ont été incommodées (irritations oculaires et des voies respiratoires), ainsi que 4 sapeurs pompiers qui intervenaient sur place. Aucune d'entre-elles n'a dû être hospitalisée. La vingtaine de riverains a été invitée à rester confinée chez elle le temps que les émanations disparaissent. L'agriculteur a dû arroser le champ pour stopper l'évaporation du produit chimique. La rue de la Rouairie à Mazé-Milon a été fermée à la circulation.

L'interview d'Eric Collard, responsable des opérations de secours pour le SDIS 49 


La DRAAF est resté sur place aux côtés de l'agriculteur pour procéder aux vérifications réglementaires.

Les premiers éléments de l'enquête menée par les services agricoles confirmeraient, dans les deux cas d'épandage, que les agriculteurs n'auraient pas respecté la méthode d'application du produit chimique (injection directe dans le sol sur sol détrempé et arrosage immédiat), comme le précise l'arrêté préfectoral. Il s'avère également que la température actuellement élevée du sol, même après la pluie de ces derniers jours, rend le produit volatil. Le produit chimique n'y est pas remis en cause.

Dans ces conditions et face à l'urgence sanitaire, le Préfet de Maine-et- Loire étudie les conditions de suspension temporaire de l'utilisation du Métham Sodium en Maine-et-Loire. 

Dès ce midi, la Sauvegarde de l’Anjou, la fédération de Protection de l'Environnement en Maine-et-Loire vient d'annoncer qu'elle demande l’interdiction de cette moléculen et porte plainte. Yves Lepage, président de la Sauvegarde de l’Anjou, a réagit : « Il est inacceptable qu’un produit si dangereux et dont l’usage est très réglementé soit si mal appliqué, et pour la deuxième fois semble-t-il sur ce même secteur. Il y va de la santé des riverains, des agriculteurs et des salariés agricoles qui manipulent et épandent».
Yves Lepage renchérit « Ce produit qui, de surcroît, détruit toute vie dans le sol, est manifestement difficile à maîtriser. Il a déjà provoqué de graves cas de pollutions des eaux en région nantaise et en Bretagne. La Sauvegarde de l’Anjou demande donc aux ministres de la Transition Ecologique et Solidaire et de l’Agriculture d’en interdire l’usage et d’accélérer considérablement le soutien au alternatives aux pesticides».

En attendant cette interdiction, la Sauvegarde de l’Anjou demande au préfet du Maine-et-Loire de renforcer l’arrêté préfectoral du 20 janvier 2017 afin d’encadrer encore mieux l’utilisation du métam-sodium : application par des sociétés spécialisées, formation plus poussée des applicateurs agréés, augmentation des distances de sécurité, modalités d’information préalable plus précises…

La Sauvegarde de l’Anjou porte plainte

Afin que toute la lumière soit faite sur les intoxications répétitives, la Sauvegarde de l’Anjou a décidé de porter plainte contre les personnes à l’origine de cette intoxication.



 
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