Une trentaine de personnes se sont rassemblées vendredi 13 décembre, devant le tribunal judiciaire d'Angers en soutien à trois anciens agriculteurs touchés par le cancer de la prostate et la maladie de Parkinson. Ils se battent pour une meilleure indemnisation de leur maladie.
Une trentaine de personnes se sont rassemblées à l'appel du Collectif de Soutien aux victimes de pesticides de l'Ouest ce vendredi 13 décembre 2024 devant le pôle judiciaire du tribunal d'Angers.
Une manifestation en soutien à trois anciens agriculteurs victimes des pesticides, tous originaires du Maine-et-Loire. Les deux premiers (âgés de 69 ans et de 72 ans) souffrent d'un cancer de la prostate. Le troisième, ancien viticulteur âgé de 83 ans, est atteint de la Maladie de Parkinson.
Le Fond D'Indemnisation des Victimes de Pesticides a reconnu leur statut de victime de maladie professionnelle à tous les trois.
Une question de principe
Les trois agriculteurs contestent le taux d'incapacité permanente (IPP) que leur a attribué le Fonds d’Indemnisation des Victimes des Pesticides.
"C'est une question de principe", explique Michel Besnard, le président du Collectif de Soutien aux victimes de pesticides de l'Ouest.
"Ils ne sont pas responsables de leur maladie, dans le sens que ce sont des produits qui ont été mis sur le marché avec autorisation. Ils les ont utilisés à une époque où il n'y avait pas d'information", précise-t-il.
"Aujourd'hui, quand on utilise des pesticides, on le sait. Mais à l'époque, les gens n'étaient pas informés du tout sur les conséquences de l'utilisation de ces produits", rappelle le président du collectif.
Ils payent aujourd’hui la note pour un manque d'information et de protection il y a une vingtaine ou une trentaine d'années.
Michel Besnardprésident du Collectif de Soutien aux victimes de pesticides de l'Ouest
Une indemnisation à géométrie variable
C'est le Fonds d’Indemnisation des Victimes des Pesticides qui fixe le taux d'indemnisation une fois la maladie professionnelle reconnue selon un barème précis et complexe.
"En fonction des séquelles physiques et psychiques qu'ils observent, ils donnent un taux plus ou moins élevé selon la personne", explique Michel Besnard, le président du Collectif de Soutien aux victimes de pesticides de l'Ouest.
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Pour ces trois personnes, par exemple : "Jean-Paul a un taux de 15% pour un cancer de la prostate, Dominique a un taux de 35% pour un cancer de la prostate, et Jean-François a un taux de 60% pour un Parkinson", rajoute-t-il.
On estime que ce barème n'est pas clair, pas transparent, et qu'il ne prend pas en compte en particulier les séquelles psychologiques du cancer de la prostate.
Michel Besnardprésident du Collectif de Soutien aux victimes de pesticides de l'Ouest
Le collectif et son avocat, spécialiste des maladies professionnelles et du droit de l'environnement, contestent ces taux et demandent au juge de les réévaluer comme il en a le pouvoir ou, en dernier ressort, de désigner un expert pour évaluer de nouveau les indemnités.
Beaucoup de cas en Maine-et-Loire
Depuis sa création en 2015 le Collectif de Soutien aux victimes de pesticides de l'Ouest a accompagné 205 personnes en reconnaissance de maladie professionnelle, dont une cinquantaine dans le Maine-et-Loire.
"Dans le Maine-et-Loire beaucoup de personnes nous contactent parce que c'est à la fois une région viticole, arboricole et semencière", explique Michel Mesnard.
"On a de plus en plus de dossiers de salariés des entreprises semencières, par exemple", rajoute-t-il.
La décision du Tribunal Judiciaire d'Angers est attendue le 3 mars 2025.
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