Le tribunal correctionnel d'Angers a condamné un homme de 37 ans à douze mois d'emprisonnement ferme et quatre mois de révocation de sursis, ce lundi 17 octobre 2022. Le prévenu était jugé en comparution immédiate pour des faits d'agression homophobe à l'encontre d'un couple d'hommes.
Le tribunal correctionnel d'Angers a tenu une audience en comparution immédiate de l'agresseur d'un couple homosexuel lundi 17 octobre. Le prévenu a écopé de douze mois d'emprisonnement ferme et d'une révocation de quatre mois de son sursis, lié à une condamnation précédente.
Il sera en détention pendant seize mois au total pour "violences suivies d'incapacité n'excédant pas huit jours, commises en raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre".
Insultes et violences homophobes
Les faits se sont déroulés samedi 15 octobre vers 2h du matin près de la Tour des Anglais à Angers. Un couple d'homosexuels trentenaires rentrait chez lui lorsqu'il a été suivi, puis agressé verbalement et physiquement par un homme de 37 ans.
Alcoolisé, l'agresseur a proféré plusieurs insultes homophobes à l'égard des deux hommes avant de les frapper. Les coups assénés ont conduit à respectivement un et cinq jours d'incapacité temporaire de travail pour le couple.
L'association Quazar constituée partie civile
Les victimes ont déposé plainte et se sont constituées partie civiles lors de l'audience en comparution immédiate intervenue lundi 17 octobre. Elles ont également demandé conseil à Quazar, association de soutien et de défense des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI+). L'association s'est aussi constituée partie civile.
C'est une affaire qui a permis d'obtenir une condamnation sévère parce que les victimes ont eu les bons réflexes.
Stéphane CorbinPrésident de l'association LGBTI+ Quazar
"Il s'agit d'homophobie gratuite d'une personne socialement perdue. Ce genre de violence ne peut pas rester sans réponse de la société", ajoute M. Corbin. Il précise que ce sont généralement des peines avec sursis qui sont prononcées pour réprimer les agressions à caractère homophobe.
Dans cette affaire, la sévérité de la peine est "liée [au] casier judiciaire" du prévenu, qui avait déjà 17 condamnations à son actif.
L'impact du stress post-traumatique
Le recours à l'association Quazar a permis aux victime de bénéficier de ses conseils juridiques dans le cadre d'une audience intervenue rapidement après les faits mis en cause. Le couple a notamment demandé le renvoie du calcul de dommages et intérêts en mars 2023.
"Le délai était trop court pour le faire sereinement. On sait d'expérience que les jours et les semaines qui suivent sont très difficiles pour les victimes. Il faut faire un suivi psychologique qui peut être pris en charge par la caisse d'assurance maladie, qui pourrait aussi se constituer partie civile dans le cadre des dommages et intérêts", explique Stéphane Corbin.
Le président rappelle l'importance pour les victimes de contacter très tôt l'association pour bénéficier de son soutien juridique dans le cadre de poursuites judiciaires.