Le 13 novembre 2015, Pierre-Antoine tombait sous les balles des terroristes au Bataclan. Deux ans plus tard, son père Eric Henry se confie à nous.
Ce soir du 13 novembre 2015, Pierre-Antoine, fan de musique, assiste au concert des Eagle of Death Metal au Bataclan. Cet ingénieur de 36 ans tombera sous les balles des terroristes laissant une femme et deux fillettes de 2 et 5 ans.
"Je croyais avoir pu surmonter les épreuves facilement et j'ai eu l'occasion de m'apercevoir qu'il y a tellement de choses que je n'ai pas faites, que j'aurais dû faire pendant ces deux ans... que je sais que c'était plus grave que ça", confie aujourd'hui Eric Henry, le père de Pierre-Antoine, "cet été je me suis aperçu que je n'avais pas entretenu le jardin depuis plus d'un an, ça parait tout bête mais c'est un bon témoignage parce que la nature ne s'arrête pas de pousser, comme la vie".
"Je sais aussi que j'aurais dû prendre plus de temps pour aller voir mes petis-enfants, pour aller voir ma belle-fille mais dans la douleur tout le monde se retire en lui-même... et je me suis un peu retiré en moi-même" constate Eric Henry.
Lundi, deux ans après les attentats, de nouvelles cérémonies d'hommage aux 130 victimes ont eu lieu. Comment Eric Henry vit-il un drame intime ainsi exposé sur la place publique ?
"Il faut commémorer ce souvenir des victimes. Dans l'intimité, le 13 novembre, c'est le dernier jour du bonheur car nous avons appris leur mort dans la nuit, le lendemain. Le 13 novembre, mon fils avait envoyé un message en disant qu'il était super content de partir au Bataclan."
Deux ans après les attentats à Paris, de nombreux autres attaques terroristes islamistes ont malheureusement été menées à travers le monde.
Après la chute de Raqqa en octobre dernier, certains Français partis faire le djihad souhaiteraient rentrer en France.
Selon les chiffres fournis par le gouvernement français, environ 1 700 Français sont partis rejoindre les zones jihadistes irako-syriennes depuis 2014. 302 sont revenus.
"Je considère que la complicité est entière pour les adultes partis là-bas, pour soutenir, accompagner les conjoints, les amis. La complicité est complète. Donc s'ils revenaient en France, il faudrait qu'ils soient jugés en tant que tel", estime Eric Henry, "Personnellement, je pense qu'il n'y a aucune raison de les aider à revenir en France".
"Mon fils n'aura jamais, 38 ans, 39 ans. Aujourd'hui, on construit sans lui. On sait qu'on construit définitivement sans lui", conclut Eric Henry.
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