Un homme, soupçonné d'avoir blanchi 10 millions d'euros pour des entreprises du BTP, a été mis en examen à Angers. D'après les enquêteurs, il organisait un complexe système d'évasion fiscale.
Il s'était enfui en Thaïlande. Cet homme est soupçonné d'avoir blanchi au moins 10 millions d'euros au bénéfice d'entreprises françaises du BTP a été mis en examen à Angers pour "blanchiment aggravé", a annoncé ce samedi 28 décembre la police du Maine-et-Loire.
Il a été interpellé à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, jeudi 26 décembre. Cela après avoir été extradé par la Thaïlande où il avait fui.
L'homme avait mis au point un complexe "circuit structuré de blanchiment de fonds", a indiqué dans un communiqué la direction interdépartementale de la sécurité publique (DIPN) de Maine-et-Loire.
Échapper aux taxes sur les sociétés
Cet organisateur a donc été mis en détention provisoire, ce vendredi 27 décembre, à Angers. Le communiqué précise également qu' "une société parisienne a blanchi près de deux millions d'euros provenant d'une vingtaine de sociétés du bâtiment des Pays de la Loire peu scrupuleuses", et "deux autres sociétés angevines utilisaient le même système pour blanchir respectivement 2 et 6 millions d'euros provenant des mêmes sociétés du BTP."
Avec ce procédé, les entreprises "échappaient aux taxes sur les sociétés ou profitaient de liquidités notamment pour rémunérer des travailleurs non déclarés."
"Ce sont des sociétés qui ont pignon sur rue et qui ont recours à des sociétés fantoches pour facturer des fausses prestations, afin de sortir du cash et payer du travail dissimulé", a aussi souligné le directeur de la DIPN de Maine-et-Loire, Franck Hemery, auprès de l'AFP.
"Une affaire à tiroirs"
Deux autres personnes "ayant participé et bénéficié de ces manœuvres" avaient déjà été interpellées le 30 juillet dernier, avec quelque 800.000 euros en petite coupure.
Elles ont été mises en examen ainsi qu'une tierce personne le 28 novembre, pour divers motifs, comme travail dissimulé, blanchiment aggravé, fraudes sociale et fiscale, a énuméré M. Hemery.
"C'est une affaire à tiroirs", a-t-il jugé auprès de l'AFP. Il ajoute : "L'enquête se poursuit. C'est une satisfaction d'avoir récupéré l'instigateur auprès des autorités thaïlandaises mais d'autres protagonistes sont encore en liberté et devront répondre de leurs actes."
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