Se balader en toue sur la Loire : une activité très prisée pendant les vacances. Mais pour continuer d'en profiter, les professionnels de la navigation et du tourisme scrutent en permanence les niveaux d'eau. En effet il est parfois impossible de naviguer à cause de la sécheresse.
Visite de bon matin pour des touristes ayant passé la nuit à bord de cette toue. Le propriétaire du bateau les emmène en balade. Une remontée de la Loire, jalonnée de balises pour guider et prévenir des dangers. Parmi eux, le sable.
"Sur cette zone-là, ça va encore. Dès qu'on remonte après, il y a des zones qui sont plus plates, donc on a plus de bancs de sable. Et là, on est obligé des fois de toucher un peu le sable. Mais en général, avec les bancs de sable, on arrive à se débrouiller. C'est vraiment les seuils rocheux qui nous bloquent après" explique Fabien Rollet, le capitaine de la toue Anguille sous Roche.
À ce stade, la navigation vers Bouchemaine, près d'Angers, reste praticable pour les bateaux à faible tirant d'eau, contrairement à l'été dernier à la même période. Ces touristes ont donc tout le loisir de se laisser porter par le paysage.
"Déjà, le fait d'être sur l'eau, de voir personne autour de nous, en fait, c'est vraiment la tranquillité" confie l'un d'eux.
Accompagnés par les cormorans
Sur leur parcours, ils peuvent même observer les oiseaux emblématiques du fleuve. Comme les cormorans. Il y en a de plus en plus. C'est une scène que l'on ne voyait avant qu'en hiver. Et ça ne fait pas l'affaire des pêcheurs, car c'est une sérieuse concurrence.
Et si l'hiver leur nombre augmente, c'est que c'est un migrateur partiel. En ce moment, il y en a beaucoup qui sont partis nicher dans le nord de l'Europe.
Plus loin, la Loire s'élargit, mais les bancs de sable sont plus présents. Pour naviguer plus sereinement, le marinier garde un œil sur la sonde qui lui indique la profondeur sous le bateau.
"Ce que l'on observe depuis quelques années, c'est que ça commence à devenir très tôt compliqué. Cela peut descendre vite : parfois 5 cm par jour. En quelques semaines, on peut se retrouver bloqué" confirme le propriétaire de la toue.
Si le niveau de la Loire perd encore 20 à 30 centimètres, Fabien Rollet devra renoncer à son circuit initial et adapter ses promenades. Pas d'inquiétude pour autant, en direction de Nantes, il sait qu'il pourra aussi proposer de belles découvertes à ses clients navigateurs.
Le reportage de Eric Aubron, Clément Tronchon et Stéphane Hérel