VIDEO. Ils transforment les biodéchets en compost : "Une vraie valeur agronomique"

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D'ici 2024, l'obligation de tri à la source des biodéchets s'appliquera à toutes les structures
D'ici 2024, l'obligation de tri à la source des biodéchets s'appliquera à toutes les structures ©France Télévisions / Laurence Couvrand / Eric Aubron / Nicolas Guilbaud

Depuis le 1er janvier, toutes les structures qui génèrent 5 tonnes de biodéchets par an, sont obligées de les trier et de les valoriser. Les acteurs se multiplient sur ce nouveau marché. En Maine-et-Loire, l'entreprise d'insertion Envie 49, collecte et transforme localement ces déchets en compost.

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Tous les matins, c'est la même routine. Deux heures avant l'ouverture du magasin, les salariés s'activent pour préparer le rayon fruits et légumes. "Tout ce qui est à feuille nécessite un peu plus de soins. Salades, carottes, radis, dès qu'il y a des petites feuilles, on les enlève et après, on les récupère dans nos bacs", explique Elisabeth Perdriau, responsable du rayon primeur.
Il y a près de 3 ans déjà, le propriétaire de ce magasin a décidé de valoriser ces biodéchets plutôt que de les jeter à la poubelle. Un choix qui s'est imposé naturellement, sous l'impulsion de ses salariés.

On prend juste l'habitude de verser dans le bac à compost et c'est tout !

Laurent Morinière

Propriétaire du magasin des Halles et des gourmets

"C'est plus facile de mettre ça à la poubelle classique, mais en même temps, comme les habitudes ont déjà été prises sur d'autres gestions de déchets, c'est plus vraiment une contrainte...", reconnaît Laurent Morinière, propriétaire du magasin "Des Halles et des Gourmets"


L'activité du magasin génère de 500 à 700 kilos chaque mois. Au départ destinés à devenir du méthane, les biodéchets sont aujourd'hui collectés par l'entreprise d'insertion Envie 49, qui s'est lancée sur le marché il y a un an, pour les transformer en compost.

"Ici, on passe une fois toutes les deux semaines. On a une cinquantaine de clients sur le biodéchet, pour environ 500 tonnes par an", indique Jonathan Mauger, assistant logistique Envie 49.
Epicerie fine, restaurant d'entreprise, d'Ephad, cantine scolaire. Tous les déchets collectés sont stockés dans une nouvelle plateforme à une vingtaine kilomètres d'Angers.

Après retrait des papiers, plastiques ou capsules d'aluminium, les biodéchets sont mélangés avec du broyat. Une matière sèche qui limite la fermentation et facilite la dégradation de la matière. Reste à attendre que les insectes et micro organismes fassent leur travail... Le mélange doit être retourné régulièrement.

Les biodéchets, une vraie valeur agronomique

L'apport d'oxygène assure la montée en température. "Le premier enjeu, c'est de réduire le gaspillage et récupérer les biodéchets, qui ne sont pas des déchets mais une vraie valeur agronomique, et de les ramener auprès d'une agriculture qui en a besoin pour enrichir ses sols, localement, dans une boucle et un circuit court", explique Mathieu Martin, directeur stratégie et développement Envie 49.
Pour limiter le bilan carbone, le compost est livré à quelques kilomètres chez un agriculteur bio. Paul-Henri Prodhomme s'est installé en maraîchage il y a un an. Il a semé une partie de ses cultures à même le substrat, avec succès.

 

Ce compost me permet d'améliorer la tenue du sol, sa résistance aux aléas climatiques et sa capacité de stockage en eau

Paul-Henri Prodhomme

Maraîcher bio

"Les betteraves qui ont eu du compost sont un peu plus grandes que celles d'à côté. Ce compost me permet d'apporter de la matière organique dans le sol. Et en plus, il a lui-même les nutriments qu'il va pouvoir apporter petit à petit aux cultures", estime Paul-Henri Prodhomme, maraîcher bio à Sainte-Gemmes-sur-Loire.
Fort de ces premiers résultats, Envie s'est rapprochée d'un groupement d'agriculteurs bio pour confirmer la valeur agronomique du compost. 500 tonnes vont être produites cette année. Un chiffre qui devraient rapidement gonfler, en 2024, toutes les entreprises devront retraiter leur biodéchets.

Reportage de Laurence Couvrand, Eric Aubron et Nicolas Guilbaud

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