Les pompiers du Maine-et-Loire ont participé à un exercice spécial jeudi 20 octobre 2022. Une simulation d'incendie à la cathédrale d'Angers pour mettre en pratique le "plan de sauvegarde des biens culturels".
L'incendie de Notre-Dame de Paris en 2019, ou encore celui de la cathédrale de Nantes en 2020 sont encore bien présents dans les mémoires. À chacune de ces catastrophes, il faut agir au plus vite pour sauver le maximum d'objets culturels, qui sont nombreux dans ces édifices religieux.
C'était l'objectif de l'exercice organisé jeudi 20 octobre 2022 par les pompiers du Service départemental d'incendie et de secours du Maine-et-Loire (SDIS 49) à la cathédrale Saint-Maurice d'Angers.
Plan de sauvegarde des biens culturels
L'exercice simule un feu parti de l'intérieur de la charpente, exactement comme pour l'incendie de Notre-Dame de Paris. Outre le sinistre qu'il faut maîtriser, les pompiers se concentrent rapidement sur un autre objectif à l'intérieur de l'édifice.
Dans la salle du trésor, ils procèdent à l'évacuation des œuvres, qu'il faut sélectionner dans l'urgence. Pour ce faire, ils s'appuient sur un "plan de sauvegarde des biens culturels", mis au point pour guider leurs opérations en cas d'incendie ou d'inondation.
C'est un document rédigé par les services de l'Etat et qui leur indique quelles actions conduire, soit l'évacuation soit la protection des œuvres.
Clémentine MathurinConservatrice des monuments historiques à la Direction régionale des affaires culturelles des Pays de la Loire
Le plan de sauvegarde priorise les objets à sauver en fonction de leur intérêt artistique, patrimonial mais aussi cultuel.
Quatre véhicules de secours équipés dans le département
Dans le Maine-et-Loire, les pompiers ont appris à se rôder à ce type d'opérations depuis l'incendie du Logis royal survenu en 2009 au château d'Angers.
On a du matériel spécifique qui a été mis en place dans le département.
Xavier MetrasResponsable du service Opérations du SDIS 49
"On a quatre véhicules équipés pour évacuer rapidement les œuvres d'art. C'est du matériel de déménagement assez basique comme des lève-portes, des gants, des caisses et des petits chariots de manutention ", explique Xavier Metras, responsable du service Opérations du SDIS 49.
Lieu de repli
Ces outils sont bienvenus lorsqu'il faut sortir de la nef la pièce en chêne de 100 kg qui couvre le tombeau du premier évêque de la cathédrale.
Une fois les œuvres sorties, elles prennent la direction du presbytère. Il s'agit du lieu de repli préconisé par le plan de sauvegarde. Un refuge temporaire : "en cas de sinistre, on trouverait une réserve un peu plus pérenne", précise Clémentine Mathurin, conservatrice des monuments historiques à la Direction régionale des affaires culturelles des Pays de la Loire.
Un plan déployé à Nantes en 2020
Le plan de sauvegarde avait aussi été mis en œuvre lors de l'incendie de la cathédrale de Nantes le 18 juillet 2020. Cependant, "aucun objet n'a été évacué parce que les foyers d'incendie étaient suffisamment éloignés pour que les œuvres ne soient pas détruites", détaille Clémentine Mathurin.
À Angers, certains objets resteront aussi dans la cathédrale, comme un vitrail que les soldats du feu n'arrivent pas à démonter. L'exercice sert aussi à identifier les problèmes pour éviter d'être confronté au pire le jour où le feu se déclare.