Le parquet d'Angers a requis la mise en examen pour assassinat et le placement en détention d'un homme, plus de cinq ans après la découverte du corps en décomposition de sa compagne dans un appartement de Cholet.
L'affaire rocambolesque avait débuté avec la découverte le 19 mai 2011 du corps en décomposition de Brigitte Prigent, une quinquagénaire,dans son appartement de Cholet.
Une ceinture de peignoir de bain était serrée autour du coup de la victime (la mort par strangulation sera confirmée par l'autopsie) et les enquêteurs vont retrouver dans l'appartement des écrits du compagnon de la victime dans lesquels "il laisse entendre qu'il l'a étranglée le 5 novembre de l'année précédente", a expliqué le procureur de la République d'Angers, Yves Gambert. Les traces de son ADN seront bien retrouvées sur la ceinture de peignoir qui a servi à tuer Mme Prigent, "très alcoolique" et souvent prise de "crises d'hystérie".
"Retiré" à Saint-Nazaire
Interpellé lundi et mis en examen mercredi, le compagnon a affirmé que de lui donner la mort a été "une délivrance pour elle". L'homme, aujourd'hui âgé de 52 ans, avait disparu après les faits. Malgré le mandat de recherche, pendant cinq années "il a échappé aux radars", a confirmé le procureur. Il a expliqué son parcours aux enquêteurs. Après s'être enfui, sans domicile fixe, il s'était réfugié à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) où il a vécu tout d'abord dans un squat. Il a ensuite rencontré des personnes qui ont mis à profit ses connaissances en mécanique pour de petits travaux rémunérés au noir. Il va alors croiser le route de membres de la communauté des gens du voyage de la région de Saint-Nazaire, semi-sédentaires, qui vont l'héberger en échange d'un peu de gardiennage et de petits travaux.
5 ans dans l'ombre
Selon lui, il n'a jamais parlé de ce qu'il avait fait, ni dévoilé son identité, à ceux qui lui ont tendu la main. Sans portable, sans compte bancaire, il a ainsi vécu cinq ans dans l'ombre avant de rencontrer début 2016 des problèmes de santé qui l'ont obligé à refaire ses papiers pour obtenir les documents nécessaires pour se faire soigner. Il a ainsi été contraint de faire une demande de passeport début juillet à la
préfecture de Loire-Atlantique, ce qui a aussitôt donné l'alerte et permis son interpellation lundi.
AFP