Ça ? Les premières confidences des Françaises et des Français sur leurs couples et leurs vies sexuelles. La voix de RTL s'est éteinte en Touraine à 95 ans.
Née à Cholet
Marie Laurentin, son vrai nom, est née à Cholet en 1919. Son premier acte de rébellion sera celui de refuser son prénom "J'ai refusé ce nom qui contenait probablement pour moi une façon d'être, un lourd bagage chrétien, classique et bourgeois. J'ai voulu m'appeler Ménie". Le fondement sans doute de sa propre thérapie.Ménie Grégoire avant d'envahir les ondes de ce que les spécialistes à l'époque décriaient comme de la psy de comptoir ou plus dans la dénomination du temps les paroles d'une "dame de coeur" moquée, s'est allongée elle même pendant 10 ans sur un divan.
Ménie Grégoire de son enfance dans les Mauges retiendra ses origines bourgeoises, un père architecte et une mère au foyer, et une foi vendéenne et catholique chevillée au coeur chouan.
Elle parlait de son enfance ligérienne sur notre antenne à la fin des années soixante-dix quand elle confessait la France à la radio.
Allo Ménie
Sur RTL, pendant 15 ans, elle va à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix contribuer à vulgariser la psychanalyse et à dédramatiser la sexualité. L'émission connaît très vite un succès retentissant. Cette thérapie publique est vue par Ménie Grégoire comme une sorte d'apostat, un renoncement radiophonique à cette foi catholique dont son propre frère René Laurentin est devenu un théologien reconnu (spécialiste des apparitions de la vierge Marie, le prénom honni par sa soeur).Ce douloureux problème
Ménie Grégoire si elle contribua à faire évoluer les têtes sur bien des sujets de société, passera aussi souvent à côté d'une révolution des moeurs en cours devant ses propres yeux. En 1971, elle ouvre son antenne en direct de la salle Pleyel pour une émission spéciale "l'homosexualité ce douloureux problème". Elle provoquera là la naissance du mouvement homosexuel en France et ce à son corps défendant.L'émission durera un quart d'heure, au moment où elle fait intervenir un curé de campagne, des militants du FHAR, le Front Homosexuel d'action révolutionnaire né dans la mouvance de 1968, font irruption à la tribune. Sur internet, on trouve le verbatim de cette émission qui avec le recul se lit comme une pièce de café théâtre.
(le curé) j'accueille beaucoup d'homosexuels, mes confrères également, et qui viennent parler de leurs souffrances, cette souffrance-là, on ne peut pas y être insensible.
Une voix (Anne-Marie Fauret). - Ne parlez plus de votre souffrance...
Ménie Grégoire. - Écoutez, alors là, je dis qu'il y a une chose tout à fait extraordinaire qui se passe, puisque la
foule a envahi la tribune et que des homosexuels...Un cri dans le micro (Pierre Hahn). Ménie Grégoire. - Des homosexuels de tout ordre, hommes et femmes...
Un autre cri. - Nous demandons la liberté pour nous et
vous !
Un autre cri. - Battez-vous ! Battez-vous !
Fin du direct et retour rue Bayard.