Beaupréau-en-Mauges, la commune nouvelle du Maine-et-Loire était la seule de cette importance en France à ne pas avoir de collège public. Ce manque sera comblé à la rentrée 2027 avec un établissement de 360 places. La présentation en a été faite ce lundi 17 juin.
Satisfaction chez les parents d'élèves de cette zone du Choletais qui, pour diverses raisons, apprécieront d'avoir le choix.
Certains disent apprécier la gratuité du public, mais, sans solution proche, étaient contraints de scolariser leurs enfants dans le privé. D'autres qui, malgré tout, faisaient le choix du public, étaient obligés de les inscrire loin de leur domicile.
"Je suis délégué des parents d'élèves, indique un papa d'une école primaire de Jallais, je me bats pour l'école publique. Plus tard, je me battrai pour le collège public. Tant mieux s'il y en a un."
"C'est important pour laisser le choix aux parents"
"Pour les familles qui auront le choix d'un collège public à Beaupréau, c'est très important, parce que, sur le secteur, il n'y en a pas, explique un autre parent d'élève. Moi, je suis à Andrezé, on envoie nos enfants sur un collège (public) de Montrevault (à 14 kilomètres). Autant dire qu'il y a des heures de bus qui sont de trois quarts d'heure le matin et trois quarts d'heure le soir. C'est important d'avoir sur le secteur un collège public pour laisser le choix aux parents."
La plus grande commune de France sans collège public
"Le collectif pour la promotion de l'école publique s'est créé en 2004, en demandant ce collège, rappelle Marina Jiet, la porte-parole de ce collectif. Aujourd'hui, le triste record de Beaupréau-en-Mauges, c'est d'être la plus grande commune de France, 23 000 habitants, sans collège public. Aujourd'hui, les familles sont prises en otage dans l'enseignement catholique et nous, on avait besoin de pouvoir scolariser nos enfants dans un établissement public."
Cependant, pour Marina Giet, les choses ne vont pas assez vite. Elle rappelle que la première déclaration du Département, annonçant un projet de collège public dans ce secteur, date de 2018.
Ce projet, très attendu, a été estimé à 20 millions d'euros. La conception a été confiée à l'architecte Philippe Loyer qui parle de "nid d'enseignement protecteur ". Le dossier de présentation évoque une "oasis", "un espace calme et apaisant".
Sur les images virtuelles, on découvre un établissement de forme ronde dans un écrin de verdure où la matière bois est très présente et abritant une cour intérieure en gradin.
"Dans le département de Maine-et-Loire, nous n'avons pas construit, en tant que tel, de collège depuis 1989", rappelle Florence Dabin, la présidente du Conseil Départemental du Maine-et-Loire. L'élue précise que la pose de la première pierre est prévue avant l'été 2025 pour une ouverture avant la fin de cette mandature, on peut donc en déduire pour la rentrée 2027. La capacité pourrait évoluer. On évoque, à la livraison, la possibilité d'accueillir 360 élèves.
Déjà trop petit selon certains
Un chiffre qui inquiète le collectif pour la promotion de l'école publique dans les Mauges.
"Pour scolariser tous les élèves de Beaupréau-en-Mauges, déclare Marina Giet, il faut au minimum un collège de 550 places, et je ne compte que les élèves du public. On sait très bien qu'une fois que le collège sera là, des enfants des écoles privées de Beaupréau-en-Mauges vont venir ici (dans le collège public). La preuve, c'est que le lycée public qui a ouvert en 2015 est déjà saturé. A la rentrée dernière, dans les classes de seconde, 50 % des élèves venaient des établissements privés."
La présidente du Département parle d'une structuration "en lien avec les autres établissements".
"Il serait malheureux, précise-t-elle, d'aller investir 20 millions d'euros et amener d'autres collèges existants à être fragilisés."
Autrement, dit, pas question de construire un établissement trop grand, dont la capacité d'accueil concurrencerait dangereusement les autres collèges... publics comme privés.
Des réserves foncières pour agrandir si besoin
Dès lors, comment se fera la sélection pour choisir ceux qui auront "droit" d'aller dans le public et ceux qui, faute de place, devront continuer de choisir le privé par facilité géographique ? Qui décidera et sur quels critères ?
"Ça appartient à l'Education Nationale" répond simplement Florence Dabin.
Néanmoins, "des réserves foncières existent", nous dit-on, qui permettrait d'agrandir le collège.
Respect de la réglementation thermique qui sera en vigueur en 2028, utilisation de matériaux biosourcés (issus de matières organiques renouvelables), panneaux solaires et gestion durable et intégrée des eaux pluviale font partie des qualités environnementales de ce projet selon la présentation qui en a été faite.
Olivier Quentin avec Laurence Couvrand
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