"Ça a vraiment l'odeur d'un poulet rôti, en bouche ça croustille", la viande cellulaire suscite un engouement planétaire

De la viande créée dans des cuves, à partir de cellules animales. Ce n'est pas un film d'anticipation, mais bien une réalité. En France, trois entreprises sont sur ce marché, dont une dans notre région, Grimaud, près de Cholet.

C’est une drôle de pâte que cette ingénieure s'apprête à cuisiner. Contrairement aux apparences, ce n’est pas du poulet, mais des cellules de poulet. Après quelques minutes de cuisson, ce "poulet" est prêt à être dégusté.

"Ça a vraiment l'odeur d'un poulet rôti, en bouche ça croustille, explique Olivia de Talancé
Directrice des opérations chez Vital Meat, ce que j'aime le plus, c'est ce goût un peu salé et qui reste longtemps dans la bouche".

Le goût vient seulement des cellules de poulets, aucun arôme n’est ajouté.

Plusieurs dizaines de kilos de viande en quelques jours

Et tout se passe dans un laboratoire, près de Cholet, habituellement tenu secret.  À l’origine, il y a des cellules prélevées dans des œufs fécondés... il y a plus de 20 ans.

Congelées et reproduites à l’infini, elles sont ensuite introduites dans ces grandes cuves.
Des fermenteurs semblables à ceux qu’on utilise pour brasser la bière. Les cellules se nourrissent de nutriments.

"C'est vraiment la même chose que si elles étaient dans le corps de l'animal, raconte Olivia de Talancé, on va leur donner des acides aminés, des sucres, des vitamines, des minéraux, et donc, naturellement, elles vont se sentir bien et elles vont se multiplier".

En quelques jours, on va obtenir plusieurs dizaines de kilos de viande

Olivia de Talancé

Directrice des opérations chez Vital Meat

De la viande de poulet, mais aussi du bœuf, du canard ou du poisson, la viande cellulaire suscite un engouement planétaire.

Une montée en puissance

Une centaine de start-ups dans le monde lèvent des millions d’euros. Et pourtant, pour le moment, seuls Singapour et les États-Unis autorisent la vente de viande cultivée en laboratoire. 
Autre obstacle, le prix, le premier burger artificiel, il y a 10 ans, coûtait 250 000 euros.

Mais pas de quoi décourager le groupe choletais Grimaud, poids lourd de la génétique animale. Lancé dans la course il y a trois ans, son dirigeant s’estime prêt à passer à l’échelle industrielle.

"Est-ce qu'on arrive aujourd'hui à des coûts de production proches de la viande sur pied ? pas encore, reconnait Frédéric Grimaud, président Directeur Général du groupe Grimaud, mais on va s'en rapprocher. Au départ, on démarre en paillasse, sur des tout petits équipements, quelques litres, puis on passe à 20 litres, puis on passe à 250 litres, là, on est sur le point de passer à 10 000" .

Il y a une montée à l'échelle industrielle

Frédéric Grimaud

Président Directeur Général du groupe Grimaud


L’an prochain, l’unité de production doit s’agrandir. Et le dirigeant nous donne déjà rendez-vous dans moins de cinq ans, pour retrouver dans nos assiettes son poulet cellulaire.

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De la viande créée dans des cuves, à partir de cellules animales. Ce n'est pas un film d'anticipation, mais bien une réalité. En France, trois entreprises sont sur ce marché, dont une dans notre région, Grimaud, près de Cholet. ©France Télévisions

Le reportage de Jérémy Armand, Laura Striano, Mattéo Gaudin

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