Cholet : un policier municipal s'est donné la mort

Ce week-end un policier municipal s'est donné la mort. Depuis le début de l'année, en France, 4 policiers municipaux se sont suicidés. Le mal-être des policiers nationaux est-il en train de gagner leurs homologues municipaux ?

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Un policier municipal, en poste au commissariat de Cholet s'est suicidé. Ça s'est passé le week-end dernier. L'homme était apparemment désarmé depuis quelques temps suite à des problèmes familiaux. 

Cet événement, n'a rien d'anecdotique pour Philippe Boussion, délégué régional du syndicat SGP-FO.
Son syndicat représente, certes, les policiers nationaux mais pour lui la problématique des suicides au sein de la police municipale est la même que celle qui touche ses collègues. 

Depuis plusieurs années, les policiers municipaux se substituent en effet de plus en plus à leurs collèges de la police nationale. Les budgets baissent. L'état transfère aux communes les charges qu'il estime ne plus avoir les moyens d'assurer. Ainsi en va-t-il de  certaines missions de tranquillité ou de salubrité publique.

"Ce que l'on voit c'est une accélération de ce mouvement de transfert de missions. Désormais les policiers municipaux interviennent de plus en plus, y compris en sécurité publique. Et qui dit transfert de missions, dit aussi transfert de nos contraintes, d'horaires atypiques, et dit sans doute aussi transfert de difficultés dans le métier" explique Philippe Boussion.


Le délégué décrypte la spirale qui saisit de plus en plus souvent ses collègues...jusqu'à les amener à commettre l'irréparable

"Policier est l'un des métier dans lequel il y a le plus de divorces (cycles horaires compliqués, travail les week-end). S'ajoute à cela la violence du quotidien, quand on prend de plein fouet les maux de la société. Là où ils ne s'occupaient il y a encore quelques années que de circulation, de stationnement, de faire appliquer les arrêtés municipaux, ou de SDF à évincer du centre ville, les policiers municipaux prennent  petit à petit nos prérogatives, ils prennent donc sans doute aussi désormais la charge psychologique que les collègues de la police nationale vivent depuis longtemps". 

Mêmes contraintes, mêmes conséquences.

C'est peut-être dans un contexte semblable à celui que décrit Philippe Boussion, que le policier municipal de Cholet a attenté à ses jours. D'après nos informations, il était en train de vivre une séparation.

La question de l'arme

Particularisme des policiers municipaux de Cholet, contrairement à Angers ou Nantes, ils sont armés.
Et que ce soit dans la police municipale ou la police nationale, le fait de montrer des signes de dépression ou de mal être entraine un désarmement par la hiérarchie. 
L'homme qui s'est suicidé n'a pas utilisé son arme de service. Il était désarmé suite à ses problèmes personnels.

Pour Philippe Boussion là encore, le désarmement est souvent perçu comme une perte de sens pour le policier concerné.

"Souvent un collègue qui a des problèmes de couple, se raccroche au boulot...le désarment peut être perçu comme très violent . Cela signifie que vous êtes interdit de voie publique, c'est l'humiliation. La punition.
A l’échec personnel, vous ajoutez l’échec professionnel. Le plus important dans ces moments de détresse, ce n'est pas le regard des autres, même s'il compte, mais le regard que l'on a sur soi même. Le désarmement peut être un facteur aggravant de mon point de vue".


Quelle solution alors pour prévenir les actes suicidaires? Pour Grégory Valette, président de l'union syndicale professionnelle des policiers municipaux (USPPM), il faut agir en amont et accompagner les collègues en détresse.
"Depuis 2013 une circulaire impose aux communes de mettre en place un plan de prévention des risques psycho-sociaux. Les communes avaient deux ans pour le mettre en oeuvre mais bon nombre d'entre elles ne l'ont pas fait" explique t-il.
Impossible de savoir si Cholet avait élaboré un plan de ce type pour prévenir les suicides. Nous avons tenté de contacter le responsable de la sécurité des populations. Sans succès.

Depuis le début de l'année 28 policiers nationaux et 4 municipaux se sont suicidés. 




 

 


 




 
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