Liquidation de César, la fin d'une entreprise emblématique de Saumur

Pour les Saumurois, l'entreprise César, c'était avant tout les masques. Pourtant, cette activité ne représentait quasiment plus rien dans l'entreprise qui produisait surtout des déguisements. Endetté, sans repreneur, César ferme ce 31 mai.

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"Certains ont la boule au ventre" reconnait un des derniers employés de César.

C'est la fin d'une des plus longues histoires de l'industrie saumuroise. L'entreprise César avait été créée en 1842 (mais prit le nom de César plus tard, à la reprise par M. Jules César, ça ne s'invente pas !) et elle baissera définitivement son rideau le 31 mai 2023.

Endettée, la société espérait se refaire progressivement une santé mais la Chine, victime des crises sanitaires, n'a pas tenu ses délais pour la fabrication des produits, un client important a fait faux bond et d'autres ont réduit leurs commandes. Les difficultés se sont accumulées pour l'entreprise saumuroise déjà mise en redressement en 2011.

Aucun candidat à la reprise

La liquidation judiciaire avait été prononcée le 29 mars 2023 avec poursuite de l'activité jusqu'au 31 mai en espérant qu'un repreneur se présenterait. Mais si le stock pouvait intéresser, la reprise du personnel n'a suscité aucune candidature. Ils étaient encore une dizaine de salariés, ils seront convoqués pour un entretien préalable et licenciés dans la foulée vers la mi-juin. L'espoir a été de courte durée.

"Je n'y croyais pas trop" avoue Ricardo Aubourg. Ce responsable administratif et financier avait un œil sur les comptes et se doutait bien que l'entreprise, spécialisée dans le déguisement festif, n'avait plus de quoi séduire.

►Voir le reportage réalisé en 1991 à la reprise de l'entreprise César par SNJ Masport

durée de la vidéo : 00h01mn44s
Archives INA 1991. Reprise de César par SNJ Masport ©INA FR3 Pays de la Loire Olivier Quentin et Jean-Claude Taulnay.

Toute une carrière chez César

Ricardo est arrivé en 1992 chez César. Il sortait de son service militaire, c'était son premier emploi. César était alors leader sur le marché français du masque. Basée sur le site du Clos Bonnet, l'entreprise familiale venait d'être rachetée par SNJ Masport, spécialiste du déguisement qui déménageait depuis l'Isère pour s'installer près de Saumur, à Chacé.

Ricardo, Saumurois de souche, intégrait donc une entreprise connue, qui a employé jusqu'à 1 700 personnes dans le monde, dont 200 à Saumur et avait, entre autre, une filiale aux États-Unis. César travaillait beaucoup avec des saisonniers, de septembre à mai, pour les fêtes d'Halloween, de Noël et les carnavals.

La production des masques quitte Saumur

Et puis, au début des années 2000, la célèbre production de masque a quitté le site de Saumur pour s'installer à Madagascar. Au fil des années, le masque est devenu une production secondaire, derrière le déguisement. 

"Le patron ne voulait pas trop qu'on se mélange avec ceux du masque", se souvient Ricardo Aubourg. Car ceux du secteur déguisement ne bénéficiaient pas des mêmes avantages favorables que ceux de la vieille entreprise du masque. 

Le musée du masque à Saint-Hilaire-Saint-Florent, qui faisait la promotion de César, a fermé. Il y a eu plusieurs épisodes de réduction d'effectifs jusqu'au redressement judiciaire de 2011 et la liquidation de 2023.

Le masque ne représentait plus qu'un très faible pourcentage de la production de César. 

Zorro, Spiderman

Ricardo se souvient du succès de certaines séries comme le masque "Tortue Ninja", le costume de Zorro aussi ou celui de Spiderman. Il y a eu aussi les masques des hommes politiques, notamment les cinq principaux candidats à l'élection présidentielle de 2012.

"On a essayé d'emmener un maximum de salariés jusqu'à la retraite. Demain, nous quittons l'entreprise, conclut-il, le liquidateur a 14 jours pour nous licencier. Je n'ai que des bons souvenirs même si on a traversé quelques tempêtes." La dernière aura été fatale.

Le stock présent dans l'entrepôt de 3 500 m² va être vendu, peut-être aux enchères.

A Saumur, il n'y aura que les plus anciens pour se souvenir des masques César. 

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