Ils sont afghans et sont arrivés de Calais en octobre dernier. Un collectif bénévole s'est monté à Doué-en-Anjou, ex Doué-la-Fontaine, dans le Maine et Loire pour les accueillir. Leur intégration se passe d'autant mieux que les Afghans adorent le cricket, un sport pratiqué aussi dans le Saumurois.
On ne le sait pas forcément mais Saumur est une terre de cricket. Le Saumur Cricket Club a été créé en 1992 et c'est assez rare en région, les clubs pratiquant ce sport très british sont plutôt basés en région parisienne.
En perte de vitesse depuis quelques temps, l'association saumuroise a trouvé un renfort avec les migrants afghans arrivés en octobre dernier dans la commune voisine de Doué-en-Anjou.
Ce dimanche 26 mars, la salle de sport René Drann accueillait donc un tournoi opposant des joueurs locaux à des jeunes afghans faisant partie du groupe arrivé de Calais l'automne dernier. Le cricket est le sport national en Afghanistan. La communauté britannique ne suffit plus dans le Saumurois pour fournir des joueurs. L'arrivée des afghans a permis de renforcer les équipes.
Vincent Buisson, le président du Saumur Cricket Club partage avec les jeunes afghans cette passion pour ce sport. "Il y a une quinzaine d'années nous avions accueilli des étrangers qui venaient travailler sur le Queen Mary 2 aux chantiers de Saint-Nazaire. Aujourd'hui, ces jeunes qui ont envie de jouer au cricket nous permettent de revitaliser notre activité car on était tributaire de la communauté britannique qui s'étiole depuis 2008.""Revitaliser notre activité..."
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"Cette pratique du cricket s'inscrit dans les actions que nous avions mises en place depuis leur arrivée le 24 octobre dernier pour faciliter leur intégration", nous explique Laurence Caillaud du collectif bénévole de Doué en Anjou. "C'est du lien social. On veut en faire des citoyens et montrer à la population que ce sont des gens comme nous qui ont droit à une vie digne."
"On veut en faire des citoyens..."
Ces migrants arrivent de la jungle de Calais où ils espéraient trouver un moyen pour se rendre en Angleterre. Aujourd'hui, plusieurs d'entre eux ne souhaitent plus partir. "Je joue tous les jours au cricket et je prends des cours de Français" nous confie Majid, "J'attends pour avoir des papiers et après je chercherai du travail."
Quatre d'entre eux ont obtenu le statut de réfugié politique. Ils ont déjà pu trouver des emplois saisonniers dans la vigne.