En soutien à deux familles expulsées d'un centre d'hébergement, des parents d'élèves se sont rassemblés ce lundi 25 novembre devant l'école élémentaire Monts de Vignes à Dijon, où trois enfants demandeurs d'asile sont scolarisés.
Elle ne sait pas où elle et ses enfants vont dormir ce soir. Zineb est originaire de Somalie. Avec ses trois enfants, elle a fui son pays proie à des guerres civiles. Elle a trouvé refuge en France il y a quelques années, à Dijon, mais elle pourrait bien être amenée à quitter le pays dans les prochains jours.
Vendredi 22 novembre, Zineb et ses enfants reçoivent une visite inattendue au sein de leur foyer d'accueil. "Sept policiers m’ont expulsée de mon logement. Mon enfant venait d'avoir une opération, mais ils m’ont expulsée de force. Ils n’avaient aucune pitié. Mes enfants étaient apeurés, ils criaient "maman, il y a la police” !"
La demande d'asile de Zineb et de ses enfants a été rejetée. Une autre famille, originaire de Géorgie, se retrouve dans la même situation. L'association SOS Refoulement, qui œuvre pour l'accompagnement des migrants, demandeurs d'asile et réfugiés dans leurs démarches administratives, va alors intervenir. "Ils m’ont donné un logement provisoire de quatre jours", raconte Zineb. "Je suis très reconnaissante envers eux. SOS m’a pris en charge de l’expulsion jusqu’à ce matin, mais là, je ne sais pas comment je vais faire aujourd’hui. On a limite bafoué mes droits de maman seule."
Des rassemblements devant l'école et la préfecture
L'histoire a bien évidemment fait le tour du quartier, et vendredi 22 novembre, une centaine de personnes s'était rassemblée devant la préfecture de Dijon pour manifester contre cette situation. "Nous avons atteint un degré de déshumanisation où des décideurs estiment que la place d'un enfant malade est de dormir dehors quand il gèle", estime la Ligue des droits de l'Homme.
Ce lundi matin, une vingtaine de personnes s'est mobilisée devant l'école Monts de Vignes. Car trois enfants concernés sont scolarisés dans cet établissement situé à Dijon, dans le quartier des Bourroches.
Ça me retourne l'estomac. C’est une maman forte, mais ça traumatise les enfants.
Un parent d'élève
Ces parents se sont rassemblés pour montrer leur indignation face à la situation. "On ne peut pas laisser des enfants dans la rue. C'est inhumain, c'est inacceptable. On ne peut pas tolérer que, mi-novembre en 2024 en France, on mette des enfants à la rue", proteste Adeline Seurat, représentante des parents d’élève de l’école Monts de Vigne.
Une nouvelle manifestation devant la préfecture de Dijon va avoir lieu à 17 heures ce lundi 25 novembre, dans l'espoir de voir les autorités compétentes trouver une solution d'hébergement pour les deux familles.