Il est à l'Anjou ce que le beurre blanc est à Nantes. Le pâté aux prunes est une spécialité du Maine-et-Loire. Local donc mais qui voit plus large. Avec la création du tout premier championnat du monde de pâté aux prunes. Peu de suspens malgré tout, car tous les candidats viennent d'Anjou.
Le premier championnat du monde de pâté aux prunes s’est déroulé ce mardi 31 août à Angers, dans le Maine-et-Loire. Parmi les candidats, Olivier Pothin que nous avons rencontré en pleins préparatifs, avant son sacre.
Une recette simple
Des reines claude, du sucre et une pâte... rien de plus !
Reste quand même le tour de main du pâtissier et le choix du fruit qui font toute la différence dans le pâté aux prunes.
"C'est vraiment le plus important dans le pâté aux prunes, si la prune n'est pas sucrée, c'est très compliqué, après on peut rajouter du sucre mais on dénature le produit, explique Olivier Pothin, affairé à préparer ses pâtés aux prunes, là on est vraiment dans une période où ce sont les meilleures, fin août, début septembre, on est au top normalement".
Une deuxième couche de pâte vient ensuite recouvrir cette préparation.
Sélectionné pour sa recette dans la catégorie ouvrier, Olivier Pothin s'apprête à relever le défi du meilleur pâté aux prunes au monde, aux côtés d'une quinzaine d'autres pâtissiers angevins.
"C'est drôle, je trouve ça sympa, et ça fait parler aussi de la région, c'est ça le plus important".
Noyau ou pas ?
Cette spécialité typique de l'Anjou, autrefois répandue dans les campagnes, est le dessert de saison incontournable en boulangerie. Toujours prisé par la clientèle locale.
"Un gâteau qu'on connait depuis des années en tant que pure Angevine et qu'on apprécie toujours. Et puis on ne veut pas laisser passer le temps car la saison des prunes s'arrête vite fait" .
Un gâteau bien doré, délicieusement ondulé sous l'effet du sucre et du fruit.
Un dernier secret de fabrication fait toutefois débat au sein de la profession.
Faut-il garder ou non le noyau dans le pâté ?
"Certains disent pour le goût, je pense aussi pour une question de praticité quand on les fait, ça va beaucoup plus vite, explique Mickaël Chesnouard, patron de la boulangerie "Les copains d'abord" à Trélazé, même pour tenir la prune, au moins on a les belles bosses, la prune ne s'affaisse pas. Dans le concours, il faut garder le noyau de la prune".
Un concours en forme de boutade mais qui pourrait faire rayonner au delà des frontières de l'Anjou ce bon vieux pâté aux prunes. Olivier Pothin a finalement remporté cette épreuve.