Une centaine de tapis d'Orient exposés dans l'église du Fresne, dans le Maine-et-Loire

À la recherche d'un lieu plus vaste pour accueillir sa collection, le musée des tapis d'Ingrandes-Le Fresne sur Loire a investi une église de la commune.

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Jusqu'en 2016, Ingrandes et Le Fresne-sur-Loire étaient deux communes distinctes à cheval sur le Maine-et-Loire et la Loire-Atlantique, à l'ouest d'Angers. Sous l'impulsion de la loi de 2010, ces deux collectivités ont opéré, comme d'autres, un rapprochement et ont fusionné pour créer la commune nouvelle d'Ingrandes-Le Fresne sur Loire.

L'une des conséquences a été la désaffection de l'église du Fresne au profit de celle d'Ingrandes. 

C'est ainsi que, depuis le 5 mai, la petite église du Fresne, un peu délaissée, a trouvé une nouvelle utilité. Elle accueille une centaine de tapis, propriétés de Paul Bonnevie, collectionneur-voyageur passionné. Une passion qui a commencé, il faut le dire, par un mauvais souvenir, lorsque avec son épouse, ils ont décidé de réaliser un tapis avec des brins de laine. 

"On a passé un temps fou à nouer les brins de laine les uns après les autres, se souvient-il. Et quand on a terminé, on avait tellement mal aux doigts, mal au dos et mal aux yeux qu'on a juré de ne pas recommencer. Et on a tenu promesse!"

Mais la passion pour ces objets "très chaleureux et très riches" est restée, au point de compter aujourd'hui plus de 1400 pièces glanées le long de la route de la soie, de la Chine à la Turquie.

"Tous les tapis pourraient être uniformes, fait remarquer Paul Bonnevie. Au niveau de leur fonction, ça ne changerait rien du tout. Quand on voit le décor extrêmement travaillé, on se soucie de transmettre des idées relativement importantes. On est dans des pays où les gens étaient en général illettrés, donc, c'était une sorte de langage."

Des pièces uniques

Ce sont autant de trésors, des pièces uniques, qui racontent chacune une histoire.

"Nous cherchons des tapis qui ont été faits pour soi-même, explique le collectionneur. Et donc avec des obligations, soit de se référer aux codes locaux, soit parce qu'il s'agit de tapis de prestige où on va être obligé de faire quelque chose qui est très orgueilleux. Quelques tapis sont signés, mais d'une manufacture, jamais d'une personne."

Pas étonné

Louis, qui aime à marcher le long de la Loire, est venu découvrir cette exposition. Il a remarqué notamment un tapis relatant l'histoire d'Alexandre le Grand. Il n'est pas étonné qu'un lieu de culte soit ainsi utilisé.

"Aujourd'hui, il y a beaucoup d'églises qui sont utilisées pour des expositions, fait-il remarquer, il y a même des concerts. Vous savez, en Orient, il y a aussi des catholiques !"

"Au début, ça a suscité quelques interrogations"

Situé le long du circuit de la Loire à vélo, le lieu a paru propice à l'adjoint à la culture de la commune pour accueillir, au moins un temps, une partie des collections du musée des tapis, seul du genre dans l'ouest et qui avait besoin d'espaces plus importants... après accord du curé de la paroisse.

"Il n'y a plus de cérémonies hebdomadaires, précise Louis-Marie Bosseau, adjoint à la culture. Une ou deux fois par an, une cérémonie pour des sépultures mais c'est tout. Je me disais qu'on avait un espace très intéressant et un lieu chargé de symboles. Au début, ça a suscité quelques interrogations. Une autre église, celle de Brasof en Roumanie, a une collection de tapis tout à fait intéressante."

►Voir le reportage de Eric Aubron, Ludmila Zie et Marie-Catherine Georgelin.

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Exposition de tapis d'Orient dans une église du Maine-et-Loire ©France Télévisions Eric Aubron, Ludmila Zie et Marie-Catherine Georgelin.

Une convention avec le diocèse

L'élu rappelle qu'Ingrandes a une histoire liée au textile avec ses cultures de chanvre. Sans parler des tapisseries de l'Apocalypse exposées non loin, à Angers.

"On a passé une convention avec le diocèse, poursuit Louis-Marie Bosseau, où il est précisé que cette église a un rôle cultuel sur l'ensemble de l'année mais auquel on ajoute un rôle culturel, six mois par an, de Pâques à la Toussaint, avec le musée du tapis."

Une belle manière de continuer de faire vivre une église qui n'était que peu utilisée, l'idée pourrait faire son chemin.

"Dans la région, il y a différentes communes qui sont en train de s'interroger sur le devenir de ce bâti" constate l'élu.

Cette exposition de tapis est donc appelée à se poursuivre jusqu'à novembre prochain pour renaître ensuite en avril 2024.

Olivier Quentin avec Ludmila Zie

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