À Chemillé-en-Anjou, dans le Maine-et-Loire,une enseignante a été blessée au visage par l'un de ses élèves, qui a sorti une arme blanche en plein cours, ce lundi 27 mai.
Le geste inexplicable, d'un jeune homme sans histoire, voilà ce qu'a décrit lors de la conférence de presse le procureur d'Angers. Scolarisé depuis trois ans dans ce lycée, l'auteur du coup de couteau est âgé de 18 ans, et il termine l'année de terminale en bac professionnel au lycée de l'Hyrôme à Chemillé-en-Anjou.
Dans l'établissement, il n'a jamais fait parler de lui. Pas de problèmes de discipline, il n'a jamais eu affaire à la justice, ni aux services sociaux.
Ce matin-là, ses camarades le décrivent comme rieur, rigolard même. La professeure d'anglais qui commence la journée prend des nouvelles, elle lui demande comment il va. Cette enseignante expérimentée sait qu'il revient d'un arrêt maladie de quelques jours. Elle ne sait pas que quelques jours auparavant, le jeudi 23 mai, le lycéen a acheté un grand couteau, dans ce qu'il a décrit lors de son audition comme une impulsion.
"Ce qu'il nous dit aujourd'hui, c'est qu'il a vu ce couteau et décidé de l'acheter, sans forcément savoir ce qu'il allait en faire"', a expliqué Benoît Giraud, le procureur de la République d'Angers lors de la conférence de presse.
A 9h45, la pause s'achève. La professeure d'anglais s'apprête à entamer sa deuxième heure de cours lorsque l'élève, âgé de 18 ans, l'attrape par derrière avant de lui donner un coup de couteau sur le visage. Mouvement de panique dans la salle de classe. L'auteur du coup s'enfuit par la fenêtre, abandonnant son arme et sa victime.
Le jeune homme aurait voulu "libérer la pression"
Rapidement interpellé par la gendarmerie avec l'aide de la police municipale, il a été placé en garde à vue et une enquête pour tentative de meurtre a été confiée à la brigade de recherche de Cholet.
Selon les premiers éléments de l'enquête, l'auteur du coup de couteau ne présente pas de déséquilibre patent, pas de raison évidente pour ce passage à l'acte. Aux enquêteurs, il a exprimé un mal-être global, et déclaré avoir voulu "libérer la pression" en ayant un geste violent à l'égard de quelqu'un.
La professeure d'anglais ne semble pas avoir été choisie à l'avance, elle a juste "eu le malheur d'être la première de la journée" selon les termes du procureur de la République.
Physiquement, la victime n'a été blessée que de manière superficielle et présente une coupure assez large à la joue, dont le médecin légiste doit évaluer la gravité, ainsi que le préjudice psychologique, sans doute plus important.
Une cellule d'écoute psychologique
Une cellule d'écoute psychologique a été mise en place pour entendre en priorité les 19 élèves de cette classe de terminale, puis tous ceux qui en feraient la demande parmi les jeunes et le personnel éducatif.
L'établissement est resté confiné de 9h45 à midi, et Corine Minot, sous-préfète de Cholet, a salué lors de la conférence de presse "l'engagement de l'ensemble des personnels de la communauté éducative qui ont été très calmes et très solidaires", mettant immédiatement en oeuvre le plan de mise en sûreté élevée.
Une coordination pour sécuriser les établissements
Dans un communiqué conjoint diffusé suite à l'agression, le préfet du Maine-et-Loire, le procureur de la République d'Angers et le directeur des services départementaux de l'éducation nationale ont souligné la "coordination régulière" dont fait l'objet la sécurisation des établissements scolaires.
La semaine dernière, un état-major de sécurité était dédié à ce sujet et le 17 avril, un exercice de sécurité de grande ampleur était organisé au collège de Chalonnes-sur-Loire pour tester notamment le plan particulier de mise en sécurité.
Quant aux motivations de l'élève, les auditions suivantes permettront peut-être de les éclaircir, de même que les analyses en cours sur son téléphone portable et son ordinateur.
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