Les boulangers de Maine-et-Loire sont fatigués, non pas parce qu’ils se lèvent tôt, mais bien parce que tous ne sont pas égaux face au jour de fermeture obligatoire et donc de repos, ils mettent en cause les services de l’État qui tardent à faire appliquer la réglementation.
En Maine-et-Loire, les boulangers en ont "ras le pétrin" de voir que la réglementation sur le jour de fermeture obligatoire ne s’applique pas à tous les professionnels comme elle le devrait. Les nouvelles boulangeries de chaines, les points chauds, les grandes et moyennes surfaces, ne respectent pas l’obligation de fermeture, d'un jour par semaine.
Dans ce département, la règle veut depuis 1995 qu’un boulanger pétrisse et cuise son pain. "Avec l’apparition des boulangeries de marques sur les ronds-points, là où le foncier n’est pas cher et où passent les automobilistes, nous avons des boulangers industriels qui utilisent notre image d’artisans en pétrissant et cuisant le pain devant les clients et qui décongèlent pâtisseries et viennoiseries fabriquées ailleurs…" précise Patrice Bernard, le président des Boulangers Artisanaux du Maine-et-Loire.
"Ces commerces contribuent à dévitaliser les centres des villes et des bourgs, ce qui entraine une baisse des services et le délitement du lien social".
Un arrêté préfectoral toujours pas appliqué
En 2019, la Fédération des Entreprises de Boulangerie (FEB), qui représente les boulangeries "industrielles", a demandé au préfet du Maine-et-Loire d’abroger l’arrêté de mai 2001 imposant un jour de fermeture hebdomadaire, arguant du fait que l’arrêté ne correspondait plus au choix de la majorité.Le préfet a demandé à la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) d’organiser une consultation auprès des professionnels du département vendant du pain. Sur 600 réponses, 80% étaient favorables au maintien !
Les artisans boulangers demandent donc au préfet de mettre en œuvre les moyens de faire respecter l’arrêté qu’il a décidé de maintenir à la suite de la consultation…