Château-Gontier-sur-Mayenne: Retour du concours national 'La Rouge des Prés' qui met à l'honneur la race bovine locale Maine-Anjou

Le concours national "Rouge des Prés" a été organisé à Château-Gontier-sur-Mayenne. Cela faisait 18 ans que la commune n'avait pas organisé un tel événement mettant à l'honneur la race locale. Durant trois jours, 200 bêtes de race AOP Maine-Anjou ont fait le bonheur des éleveurs et des consommateurs.

Pattes blanches, tête rouge agrémentée d'un coeur blanc, muqueuses tachetées noir-gris, grand gabarit, voilà quelques standards de la race Rouge des Prés.

Des standards scrutés sous tous les angles lors du concours national de cette race bovine locale, organisée à l'espace Saint-Fiacre de Château-Gontier en Mayenne. 

Il faut être exigeant et précis avec les critères de l'animal. "Chez la Rouge des Prés, on aime bien sa largeur et le bombé de sa culotte, sa rectitude de dos et son large bassin, et sa belle couleur de robe, qui ne doit être ni trop rouge, ni trop blanche", explique méticuleusement Nathalie David, éleveuse à Auvers-le-Hamon dans la Sarthe.

Nées dans le Maine-et-Loire au début du 19ème siècle, ces vaches sont, depuis les années 80, élevées tant pour leur lait que pour leur viande.

Elle vivent esssentiellement à l'extérieur et se nourrissent de pâturage. Et, titre suprême, la race bénéficie d'une appellation d’origine protégée : AOP Maine-Anjou.

AOP Maine-Anjou

"Cette race a été constituée par Olivier de Rougé dans l'ouest de la France, à la frontière entre l'Anjou et le Maine, et plus précisément au Domaine des Rues à Chenillé-Changé, en Maine-et-Loire. Elle est le résultat de croisements continus entre la race Durham (origine britannique) et la race Mancelle (locale) commencés un peu avant 1830. De la Mancelle, la race Rouge des Prés tient sa rusticité, sobriété, vigueur et prédisposition à l'engraissement. La race Durham lui a apporté la précocité.", précise le site internet du Domaines des Rues, qui fait la promotion de la race bovine.

D'après ce domaine mayennais, 90% des animaux Rouge des Prés sont en région Pays de la Loire, ainsi que dans diverses régions, notamment Normandie, Poitou-Charentes, Nord-Pas-de-Calais, Grand-Est. 

​Pour Damien Clémenceau, éleveur à Château-Gontier-sur-Mayenne de 80 vaches allaitantes Rouges des Prés et président de l'associalton des éleveurs de Mayenne: "Elle fait partie du patrimoine mayennais. C'est une race qui a la particularité d'être très docile, et donc très appréciée des éleveurs".

Un champion de près d'1,5 tonne

Durant les défilés, un champion toutes catégories se démarque, un taureau Rouge des Prés de près d'1,5 tonnes.

Une belle victoire pour Sylvie Salmon, éleveuse à Astillé, en Mayenne, pour qui la journée aura été fructueuse. "Notre taureau avait toutes les qualités: grandeur, aptitudes, corpulence, muscles, couleurs, robe... Il a remporté le plus grand prix du championnat, c'est la cerise sur le gâteau! Après 38 ans d'activité, c'est une fierté. Mon mari a eu l'oeil lorsqu'il l'a acheté à l'âge de 5 mois. C'est aussi une belle reconnaissance pour la vente de nos produits. On est venu au concours avec deux de ses enfants, et ils ont été vendus".

S'imposer sur le marché

Ce concours national n'avait plus eu lieu depuis 2005 à Château-Gontier-sur-Mayenne. Il aura été l'occasion pour les éleveurs et éleveuse de promouvoir un produit local qui cherche encore à s'imposer sur le marché d'un secteur en déclin.

"On devrait communiquer davantage sur nos produits, mettre en avant notre race qui est vraiment une race de qualité, auprès des restaurants par exemple", confie Damien Clémenceau, éleveur et organisateur du concours, satisfait des premières retombées.

D'après une étude Harris Interactive, parue le 4 avril 2023, 57% des Français ont réduit leur consommation de viande depuis 3 ans.

Et malgré ses nombreux avantages, la  race se fait de plus en plus rare.

La France compte aujourd'hui 32000  Rouges des Prés. Elle en comptait près de 40 000 il y a dix ans.

Avec Thibault Grouhel.