Les employés de la fromagerie Perreault, à Château-Gontier (Mayenne), ont aussi décidé mardi 7 mars d'exprimer leur mécontentement. Mais il était avant tout question des salaires.
À Château-Gontier-sur-Mayenne, la fromagerie Perreault est plutôt discrète. Si elle a fait parler d'elle récemment, c'est pour un projet de développement de son activité.
Chez Perreault, filiale du groupe Savencia, on est spécialisé dans la transformation du lait pour différentes grandes marques : Chamois d'or, Vieux Pané et Fol épi. L'entreprise possède un autre établissement en Mayenne, à Meslay-du-Maine et un troisième en Creuse.
La grève, les employés les plus anciens n'ont pas le souvenir de l'avoir jamais faite. Ce mouvement, qui concernait les deux sites mayennais, est une première dans cette fromagerie qui emploie environ 570 personnes.
Négociations salariales
Mais si l'entreprise se porte bien, comme le montrent ses projets d'investissement, elle est accusée par la CFDT de ne pas faire bénéficier ses employés des bons résultats.
Lors des négociations annuelles obligatoires, les représentants du personnel et la direction ne sont pas parvenus à un accord ce lundi et un mouvement de grève a été décidé pour le lendemain, mardi 7 mars.
Si ce mouvement coïncide avec la grève nationale contre la réforme des retraites, c'est un pur hasard, nous dit-on dans l'entreprise "mais c'est vrai que des revalorisations de salaires aujourd'hui, ce seront aussi des revalorisations pour nos retraites de demain" ajoute Gaëtan Fouassier, délégué CFDT chez Perreault.
Dans cette entreprise créée il y a plus de 100 ans (en 1919) par René Perreault, on a la culture de la négociation, précise la CFDT. Il semblerait que cette pratique ait atteint ses limites.
"Au bout d'un moment, quand on est arrivé au terme de ce qui est acceptable, reconnaît Gaëtan Fouassier, il faut le faire savoir. Le groupe investit, il faut s'en féliciter mais en tant que salariés, nous participons aux bons résultats. Il faut une revalorisation des salaires qui corresponde au niveau de l'inflation qu'on subit."
Mardi, la direction est allée à la rencontre des salariés, les négociations ont repris, et la grève a été suspendue. La CFDT a bon espoir de parvenir à un accord mais prévient que d'autres actions sont possibles.