Depuis quelques semaines, l'idée germait. Un coiffeur de Mayenne a donc décidé de ne pas perdre une minute à partir du déconfinement. Il a ouvert le lundi 11 mai dès minuit et une minute.
La nuit, tous les chats sont gris. Et à Mayenne, un coiffeur a repris. Histoire de se remettre très vite au travail, de retrouver de la trésorerie et aussi un peu de rameuter sa clientèle.
C'est une première et ça a fonctionné. Les candidats à la coupe de nuit étaient bien là.
Ambiance étrange pour une coupe en nocturne et conviviale."Ils sont impatients de revenir me voir, waouh, on va prendre du plaisir", se félicite Marc Mauny, son salon à peine ouvert.
"C'est assez exceptionnel comme sensation, c'est assez étrange dit Jean-René, je trouve ça très intéressant, c'est particulier".
Mais pour cela, il a fallu prendre rendez-vous, et le carnet est plein. Une idée originale du patron qui se bat pour conserver ses cinq employés et leur verser un salaire complet malgré tout.
Zéro rentrée d'argent pendant deux mois
"Zéro rentrée pendant deux mois et en même temps, le gouvernement français a fait de gros efforts, j'ai l'impression, par rapport aux autres pays européens explique Marc Mauny, par contre, zéro rentrée ça fait mal quand on sait que ses salariés ne vont avoir que 84% de leur salaire brut (...) on a décidé d'abonder les salaires, on doit être très peu de TPE à avoir fait ça mais une équipe c'est aussi la considération".Après deux mois de confinement, tous vont pouvoir redémarrer car les clients sont toujours là, intéressés face à l'urgence capillaire mais aussi très solidaires.
"C'est mon coiffeur attitré depuis des années et il faut vraiment saluer les initiatives originales dit Caroline, j'ai donné quelques coups de ciseaux toute seule mais il va falloir qu'il répare les dégâts".
"Inventer notre métier différemment"
Marc Mauny et son personnel attendent désormais tous les chevelus et les barbus du confinement, dans le respect des gestes barrières et avec de nouveaux volumes à travailler."On va devoir inventer notre métier autrement", explique Marc, "on aura moins de temps pour réaliser les coupes de cheveux. Est-ce qu'on n'a pas le droit de repenser nos techniques de coupe en se formant pour justement répondre à la matière cheveux et revoir les volumes, etc ? J'ai réfléchi pendant le confinement".
Terminé les séances de nuit pour Marc Mauny, dès mardi les horaires redeviennent classiques.
"Je ne suis pas un surhomme, le travail c'est la santé", certes, mais Mayenne by night restera un souvenir qui n'aura pas coûté plus cher aux clients de Marc.
"Il n'y a pas de tarif de nuit, il y a tellement d'envie", lance Marc pour son retour sur le devant de la scène.
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