Après l'étude des documents fournis par la préfecture de la Mayenne, les familles de victimes du lait contaminé demandent la fermeture définitive
de l'usine Lactalis de Craon.
"L'usine de Craon doit fermer définitivement au vu de la présence d'une dizaine de type de salmonelles pendant plus de dix ans, de l'incompétence de Lactalis pour les anéantir et des services de l'Etat d'assurer les contrôles nécessaires pour garantir des produits sains".
C'est ce que vient de déclarer Quentin Guillemain, le président de l'association des familles victimes du lait contaminé. Selon lui, sur les contrôles effectués entre 2005 et 2017 par Lactalis lui même, une centaine se sont révélés positifs aux salmonelles.
Pour M. Guillemain, "on a potentiellement rendu malades des enfants sans que personne ne soit informé".
Dans un communiqué, Lactalis a démenti "fermement" les accusations portées à son encontre. Le groupe laitier rappelle que "ces analyses concernent uniquement l'environnement du site sur les dix dernières années et en aucun cas les produits finis et commercialisés".
En janvier dernier, dans un entretien avec Les Échos, le patron de Lactalis, Emmanuel Besnier, avait dit "ne pas pouvoir exclure que des bébés aient consommé du lait contaminé". Il avait reconnu que des salmonelles avaient été trouvées dans l'environnement de l'usine sans préciser qu'il s'agissait ou pas de salmonelles agona.
De son côté, Me Jade Dousselin, l'avocate de l'association dénonce l'action de la justice dans cette affaire. "L''enquête judiciaire ne se préoccupe que des salmonelles agona alors que j'ai déposé plainte avec d'autres stéréotypages d'autres salmonelles" déplore-t-elle. et d'ajouter : "L'Etat n'a pas bien fait son travail alors qu'il avait connaissance de la présence d'autres salmonelles".
Pour sa part, Lactalis rappelle qu'il "collabore pleinement" à la procédure judiciaire en cours et "appelle à la plus grande prudence quant à l'instrumentalisation de faits erronés".