La Mayenne, terre rurale par excellence, voit le nombre de ses agriculteurs décroitre inexorablement comme ailleurs sur le territoire français. Le département a perdu 20% de ses exploitations depuis 2010. Malgré cette tendance et une actualité agricole agitée, un jeune couple de Belges vient d'acheter une ferme près de Château-Gontier.
Ines Monchaux et Antoine Allard, originaires de Binche, en Wallonie, viennent de s’installer définitivement en Mayenne. Après avoir visité une dizaine d'exploitations agricoles, ils ont investi 900 000 euros dans une ferme de 140 hectares située à Gennes-Longuefuye, près de Château-Gontier.
"C’est vrai qu’on nous demande toujours plus"
La ferme dispose de nombreux bâtiments à réhabiliter, de deux tracteurs et d'un cheptel de 60 vaches laitières.
"En Belgique, c’est devenu compliqué de reprendre une exploitation en élevage", explique Antoine Allard. L’élevage diminue de plus en plus au profit d’exploitations avec des cultures industrielles".
En pleine crise du monde agricole, le jeune agriculteur de 24 ans est solidaire avec ses collègues. Il a déjà été confronté à toutes les difficultés dénoncées par la profession.
"On l’a bien vu lors de notre installation. C’est quand même un peu le parcours du combattant, toutes les démarches administratives", explique-t-il. C’est vrai qu’on nous demande toujours plus, les normes sanitaires et environnementales. C’est à se demander quand ça va s’arrêter, quand ça va s’améliorer."
Le prix du lait stagne, il a même tendance à baisser, mais les charges ne cessent d’augmenter. L’électricité est une charge colossale sur l’exploitation.
Antoine AllardAgriculteur
Ces difficultés n'entament cependant pas la détermination du couple.
"Ce sont d'anciennes cages à lapins. On voit que ça a vécu. Ils ont tout gardé, c’est chouette. On va essayer de faire perdurer tout cela", explique Ines qui souhaite transformer une partie des bâtiments en gites.
Pour l'heure, elle garde son emploi d’attachée de recherches au CHU d’Angers tout en épaulant son compagnon, notamment pour les tâches administratives.
"Ines assure un salaire fixe à la fin du mois, c’est une sécurité pour nous", souligne Antoine Allard.
En Mayenne, l'âge moyen des chefs d'exploitation est de 49 ans, selon les chiffres 2021 de la chambre d'agriculture. 51 % d’entre eux ont plus de 50 ans et 32 % plus de 55 ans.
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