Colère des agriculteurs. "Les anciennes manifs à papa" c'est fini estime Etienne Fourmont, l'agriculteur "Youtubeurre"

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Portrait d'Etienne Fourmont, agri Youtubeurre dans la Sarthe ©Pacôme Le Mat / Marc Yvard / Charles Proult / Rémi Blondeau

Au lendemain de leur rencontre avec le Premier ministre, la mobilisation des agriculteurs se poursuit. Un ras-le-bol que partage Etienne Fourmont sur sa page YouTube, où l'éleveur sarthois explique son métier et balaye les idées reçues sur une profession en mal de reconnaissance.

Il est l’un des visages du monde agricole sur les réseaux sociaux. Sur sa chaîne YouTube, près de 120 000 abonnés et des millions de vues. Depuis 2015, Étienne Fourmont, éleveur laitier de 41 ans, filme son quotidien dans son exploitation de Viré-en-Champagne, dans la Sarthe, où il explique notamment les raisons de la colère des agriculteurs.

Il a troqué sa carte de syndicaliste contre une caméra

Son crédo : balayer les idées reçues et redorer l’image de son métier. Dans ses vidéos postées sur sa chaîne Youtube, Etienne Fourmont répond à toutes les questions, sur le ras-le-bol actuel des paysans, les blocages, les manifestations… L'ancien syndicaliste, qui a troqué sa carte contre une caméra, donne son avis, bien tranché, sans pincettes ni langue de bois. 

Les anciennes manifs à papa, qu'on faisait il y a 30 ans et où on cassait tout, ça ne marche pas ! Il faut aller directement discuter avec les préfets et les ministres

Etienne Fourmont

Eleveur laitier et "agri-youtubeur"

Et pour mieux se faire entendre auprès du gouvernement, Etienne Fourmont n'y va pas par quatre chemins. Pour lui, finit le temps "des manifs à papa qu'on faisait il y a 30 ans", préférant la discussion à l'action.

"Il faut rencontrer les préfets, les ministres et discuter directement avec ces gens-là, parfois même aller manger avec eux, affirme l'éleveur. Ce n'est pas parce qu'on mange avec eux une journée qu'on ne peut pas les engueuler le lendemain sur une manifestation !".

Étienne Fourmont le reconnaît, il peut vivre aujourd’hui de son métier, mais il sait que certains de ses collègues sont à bout. Comme eux, il dénonce le surplus de travail administratif, le trop-plein de normes européennes et surtout, le prix payé aux agriculteurs, jugé insuffisant. Il en appelle aux politiques, mais aussi aux consommateurs.

L'agriculture française est à taille humaine et familiale. Et ça, il faut qu'on le montre et qu'on l'explique

Etienne Fourmont

Eleveur laitier à Viré-en-Champagne (Sarthe)

Il n'ira pas manifester

"Il faut qu'on montre comment on travaille, qu'on l'explique. Il faut aussi que les politiques, les grandes surfaces, les filières agroalimentaires et agro-industrielles comprennent que si on veut une souveraineté alimentaire demain, il faut qu'on soit bien payé aussi". Ça passe par toute la chaîne, du producteur au consommateur et que la marge soit bien répartie, ajoute Etienne Fourmont.

L’éleveur sarthois ne sera pas des prochaines manifestations, mais il compte bien profiter de sa notoriété médiatique pour faire entendre sa voix… Si son franc-parler et ses prises de position bien tranchées ne lui vaIent pas que des amis chez les agriculteurs, il continuera de militer pour la cause paysanne… à sa façon.

De son côté, pour apaiser la colère des agriculteurs, le gouvernement attend surtout avec impatience la loi Agriculture, sur l'installation de nouveaux agriculteurs, qui devrait arriver au parlement un peu avant ou un peu après le salon de l'Agriculture qui se tiendra du 24 février au 3 mars 2024.

Un reportage de Pacôme Le Mat / Marc Yvard / Charles Proult / Rémi Blondeau

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