L'annonce a été confirmée ce jeudi soir 6 octobre par des élus locaux. Emmanuel Macron sera en Mayenne ce lundi 10 octobre. Il sera accompagné par le ministre de la Santé François Braun. Le département est particulièrement impacté par la désertification médicale. Il devrait être question de "retour des services publics dans les territoires."
L'annonce de la visite officielle est tombée jeudi 6 octobre au soir, le président de la République se déplacera en Mayenne ce lundi 10 octobre.
La journée sera dédiée au "retour des services publics dans les territoires". Emmanuel Macron sera accompagné par le ministre de la Santé François Braun.
"Le président de la République s'est engagé dès 2017 à remettre des services publics dans les territoires. Cela s’est traduit concrètement par la mise en place de 2400 maisons France services et leurs 4000 conseillers numériques, la création des 200 brigades de gendarmerie, les programmes Action cœur de ville et Petites villes de demain,ainsi que la mise en place de l’agenda rural, selon la méthode d'aller vers nos concitoyens, au plus près des préoccupations de leur quotidien", souligne l'Élysée.
Château-Gontier, Craon et Laval
La visite commencera par le sud du département à Château-Gontier où le chef de l'État inaugurera la réouverture de la sous-préfecture. Il participera ensuite à un CNR territorial consacré à la santé à Craon. Emmanuel Macron se rendra pour finir à Laval au "Quarante", nouveau pôle culturel, destiné à l'enseignement et la pratique de disciplines artistiques.
La désertification médicale est une problématique récurrente en Mayenne.
"La venue du Président de la République en Mayenne sur le sujet de la santé a beaucoup de sens. Cela prouve que notre Département rural est identifié par sa capacité à innover, à proposer, et à mettre en oeuvre, comme cela a été le cas pour les états généraux de la Santé", a réagi OIlivier Richefou président du département.
"J’ai eu l’opportunité de présenter le projet à l’Elysée, à Matignon, au Ministère de la Santé, l’expérience a toujours fait mouche. A l’heure, où le Gouvernement souhaite travailler sur la méthode, via le Conseil national de la Refondation, la venue du président de la République en Mayenne sur le thème de la santé n’est pas anodine. L’accès à la santé est essentiel pour tous, et partout. Je pense que le modèle Mayennais peut aussi nourrir des réflexions sur des territoires assez similaires", ajoute Olivier Richefou.
Une aide de 80 millions pour l'hôpital de Laval, 12 pour celui de Mayenne
En janvier dernier, le gouvernement avait annoncé une aide de 80 millions d'euros pour la reconstruction de l'hôpital de Laval.
Deux phases sont prévues dans la rénovation : la restructuration complète et la modernisation du plateau technique, et l’hébergement dans un second temps.
L’hôpital de Mayenne doit lui bénéficier, d'une enveloppe de 12 millions d’euros pour achever les transferts des derniers services se trouvant dans l’ancien bâtiment vers le nouvel hôpital.
Face à l'inquiétude des syndicats de voir disparaitre l'hôpital de Mayenne, en cas de transfert vers l’hôpital de Laval, Matignon avait précisé qu'il n'était "pas question de suppression de services".
Il pourrait y avoir une équipe commune qui travaillerait sur les deux sites sous réserve cependant "que la mobilisation des ressources médicales soit possible".
Ce "projet médical partagé" a notamment "pour objectif de trouver les leviers pour renforcer l'attractivité de l'offre de soins", avait rappelé Matignon.
Des "difficultés d'attractivité"
Depuis plusieurs mois, le centre hospitalier de Laval est confronté à des périodes de fermeture des urgences et de la maternité, qui sont liées à un déficit médical.
Lors d'une visite du Premier ministre le 23 octobre dernier en préfecture de Laval, des "difficultés de fonctionnement liées à la démographie médicale et aux difficultés d'attractivité" avaient été relevées. "C'est un diagnostic bien partagé entre les différents acteurs", avait souligné Matignon à l'époque.
Partiellement fermées la nuit en novembre, les urgences de l'hôpital de Laval se trouvaient au bord de l'asphyxie en décembre puis cet été, avec deux tiers de médecins manquants.
En octobre dernier, le personnel avait entamé une grève illimitée contre une situation "désastreuse pour la population".
Avec 35 000 passages par an, le service des urgences est la référence en Mayenne, sixième département le moins doté de France en médecins généralistes, selon l'Insee.
Faute de médecin traitant ou de rendez-vous rapide, beaucoup de Mayennais se rendent aux urgences dans ce département.
"Il manque 6000 généralistes dans les bassins de vie ruraux"
Une étude a récemment été réalisée par l'association des maires ruraux de France (AMRF) pointe d'énormes difficultés. Les chiffres sont sans appel notamment en Mayenne un des départements français les plus touchés par la désertification médicale.
Selon les résultats : il manque 6000 médecins généralistes dans les bassins de vie ruraux à l'échelle nationale pour atteindre l'objectif d'un praticien pour 1000 habitants. Dans ces territoires, les généralistes parcourent en moyenne 30 km2, contre 5 dans les villes. 63% de ces zones sont sous dotées.
"Une bombe à retardement"
L’Association des maires ruraux de France avait pris acte des propositions de la mission flash sur les urgences et soins non programmés, en s’étonnant "que face à la situation dramatique dans les zones rurales et l’explosion proche de la bombe à retardement , l’Etat ait préféré cibler le sujet de l’hôpital, certes dramatique, mais qui ne doit pas dissimuler la
souffrance du parcours du patient rural et des professionnels de santé encore actifs et solidaires sur nos territoires"
"De la théorie illusoire à la pratique, les élus rappellent la dure réalité à laquelle sont confrontées nos populations sans accès aux médecins (10% des Français), éloignées des centres hospitaliers et de leurs services d'urgences encore en capacité à rester ouverts 24h/24, y compris durant la journée", avait réagi l'association
"Nous dénonçons cette méthode Coué qui ni ne renforce ni ne met à disposition de nouveaux moyens pour les services d’urgences. Pourtant ces derniers ne peuvent déjà pas orienter tous leurs patients vers des lits avals ou sont dans l'incapacité de pouvoir transporter, dans l'heure, les victimes prises en charge par l'équipe de soignants vers un centre spécialisé", avait conclut Michel fournier, président de l'association des maires ruraux de France.