De nouvelles révélations dans l'affaire du lait contaminé à la salmonelle. Lactalis n'aurait pas seulement commercialisé du lait infantile contaminé mais aurait également vendu aux industriels des poudres de lait adulte entrant dans la fabrication de desserts lactés.
Selon les révélations du Canard Enchaîné, 8 000 tonnes de lait en poudre, produites dans l'usine Lactalis de Craon, près de Laval en Mayenne, et présentant un risque de contamination à la salmonelle, ont été vendues par le leader mondial des produits laitiers. Ce lait était destiné à des "préparations industrielles (glaces, pâtisseries etc)", selon l'AFVLCS.
L'association des familles victimes du lait contaminé aux salmonelles et le Canard Enchaîné s'appuient sur des documents transmis par la préfecture de Mayenne, "relatifs à la situation de l’usine Célia de Craon appartenant au groupe Lactalis".
Selon l'AFVLCS, ces documents révèlent "que de nombreuses salmonelles ont été détectées dans l’environnement de l’usine et dans les produits en 2017 avant même le 1er décembre. Ils confirment également des contaminations de l’usine entre 2005 et 2017, mettant à mal l’explication donnée pour la dissémination de la bactérie par le groupe en affirmant que des travaux dans l’usine en février 2017 auraient permis la libération des salmonelles."
L'association de victimes conclut en fustigeant le groupe mayennais, "une nouvelle fois Lactalis démontre son irresponsabilité et son mépris vis à vis des consommateurs et de leur santé."
Contacté, le groupe nous a indiqué, par la voix de Michel Nalet son directeur de communication, ne pas souhaiter s'exprimer pour le moment sur cette affaire."Pas de réaction à cette heure"
Cette nouvelle affaire de lait en poudre potentiellement contaminé à la salmonelle fait suite au scandale du lait infantile contaminé révélé en décembre 2017.
37 bébés, atteints de salmonellose après avoir consommé un produit d'alimentation infantile Lactalis, avaient été recensés en France, ainsi que deux en Espagne et un autre probable en Grèce.
En février dernier, le groupe Lactalis annonçait qu'il fermait la tour de séchage numéro 1 de son usine de Craon.
Au mois de juillet, le site de Craon, en Mayenne, était autorisé à produire de nouveau du lait infantile dans sa tour de séchage numéro 2, mais sans autorisation de le commercialiser et sous contrôle des services d'inspection.
Le 18 septembre, les autorités sanitaires autorisaient le groupe Lactalis à reprendre la commercialisation de la poudre de lait infantile produite sur le site mayennais. Une décision qui avait provoqué la colère de Quentin Guillemain, le président de l'AFVLCS.
"Tous les experts indiquent que l'ensemble de la chaîne de production devrait être démontée pièce par pièce pour s'assurer de la non contamination de celle ci. Comment l'Etat peut il donner son blanc-seing alors que tout indique que cela n'a pas été le cas ?", s'était alors interrogé l'association dans un communiqué.
L'AFVLCS revendique l'adhésion de 800 familles se disent prêts à mener de nombreuses actions coup de poing à travers la France pour le boycott des produits Lactalis tels que Milumel, Picot, etc...