L'Etat va porter à 80 millions d'euros son aide à l'hôpital de Laval, des fonds qui doivent permettre à la Mayenne, confrontée depuis plusieurs mois à une dégradation de l'offre de soins, de retrouver une "offre médicale attractive", ont fait savoir mercredi les services du Premier ministre.
80 millions d'euros, c'est au total l'aide que l'Etat va apporter à l'hôpital de Laval qui doit "être totalement reconstruit".
Une aide de 50 millions d'euros, annoncée lors d'un briefing téléphonique, va venir compléter une première enveloppe de 30 millions d'euros annoncée par le ministre de la Santé Olivier Véran en novembre dernier, dans le cadre du Ségur de la Santé.
Deux phases prévues dans la rénovation : la restructuration complète et la modernisation du plateau technique, et l’hébergement dans un second temps.
L’hôpital de Mayenne bénéficiera, quant à lui, d'une enveloppe de 12 millions d’euros pour achever les transferts des derniers services se trouvant dans l’ancien bâtiment vers le nouvel hôpital.
Cette annonce de Daniel Moinard, missionné par Jean Castex pour faire des "propositions concernant l'élaboration du projet médical partagé ainsi que les investissements à réaliser", sera présentée lundi 31 janvier en Mayenne.
"Une véritable dynamique"
Le rapport de Daniel Moinard préconise également un partage des tâches des disciplines déjà repérées comme prioritaires comme la chirurgie conventionnelle, les soins continus ou encore la gynécologie.
Face à l'inquiétude des syndicats de voir disparaitre l'hôpital de Mayenne, en cas de transfert vers l’hôpital de Laval, Matignon a précisé qu'il n'était "pas question de suppression de services".
Il pourrait y avoir une équipe commune qui travaillerait sur les deux sites sous réserve cependant "que la mobilisation des ressources médicales soit possible".
Pour le préfet de la Mayenne, Xavier Lefort cet effort supplémentaire de l'Etat va apporter "une véritable dynamique sur le territoire du département", dans un contexte de "dégradation de l'offre de soins".
Ce "projet médical partagé" a notamment "pour objectif de trouver les leviers pour renforcer l'attractivité de l'offre de soins", a rappelé Matignon.
Des "difficultés d'attractivité"
Depuis plusieurs mois, le centre hospitalier de Laval est confronté à des "périodes de fermeture des urgences et de la maternité, qui sont liées à un déficit médical", souligne le préfet.
Lors d'une visite du Premier ministre le 23 octobre dernier en préfecture de Laval, des "difficultés de fonctionnement liées à la démographie médicale et aux difficultés d'attractivité" avaient été relevées. "C'est un diagnostic bien partagé entre les différents acteurs", souligne-t-on à Matignon.
Partiellement fermées la nuit en novembre, les urgences de l'hôpital de Laval se trouvaient au bord de l'asphyxie en décembre, avec deux tiers de médecins manquants.
En octobre, le personnel avait entamé une grève illimitée contre une situation "désastreuse pour la population".
Avec 35 000 passages par an, le service des urgences est la référence en Mayenne, sixième département le moins doté de France en médecins généralistes, selon l'Insee.
Faute de médecin traitant ou de rendez-vous rapide, beaucoup de Mayennais se rendent aux urgences dans ce département.
Quant à l’hôpital de Mayenne, il aura une enveloppe de 12 millions d’euros pour achever les transferts des derniers services qui sont encore dans l’ancien hôpital vers le nouveau (comme l’administration, par exemple).