Le tribunal de Laval a débouté lundi le président de Lactalis Emmanuel Besnier qui poursuivait France Télévisions pour atteinte à la vie privée, après la diffusion d'un reportage d'"Envoyé Spécial" consacré au géant laitier.
Le 13 octobre 2016, dans son émission "Envoyé Spécial", France 2 avait diffusé un reportage intitulé "Sérieusement ? Lactalis : le beurre et l'argent du beurre ?", mettant en cause le groupe laitier et son PDG Emmanuel Besnier.
Emmanuel Besnier reprochait aux journalistes d'avoir porté atteinte à sa vie privée en montrant des images de sa résidence, le château du Vallon à Entrammes (Mayenne), notamment grâce à un survol en ULM. Il réclamait à France Télévisions 50 000 euros de dommages et intérêts et 10 000 euros de frais de justice.
Déjà débouté en janvier, dans le cadre d'une procédure en référé, Emmanuel Besnier a subi lundi un nouveau revers judiciaire, cette fois dans le cadre d'un jugement au fond.
"En sa qualité de dirigeant du groupe Lactalis, leader mondial des produits laitiers, monsieur Besnier est un personnage public de sorte que le respect dû à sa vie privée n'est pas atteint par la publication de renseignements d'ordre purement patrimonial", a en effet rappelé le tribunal de Laval dans son jugement dont l'AFP a obtenu copie.
La juridiction note notamment que "le nom et la localisation" de la propriété d'Emmanuel Besnier étaient déjà connus du public, via de multiples articles de presse.
"France Télévisions n'a fait que reprendre ce qui est de notoriété publique et mettre des images sur des éléments connus du patrimoine de M. Besnier (...) et que chacun peut visionner sur Google Maps", estime le tribunal.
Tout en jugeant "critiquable" la méthode utilisée par les journalistes pour interroger la cuisinière d'Emmanuel. Besnier, le tribunal estime que les informations ainsi obtenues sont "anodines" et donc pas de nature à constituer une atteinte à la vie privée.
"On apprend juste que M. Besnier consomme des produits Lactalis et qu'il rémunère la cuisinière sur la base du régime du smic", pointe la juridiction mayennaise, qui condamne Emmanuel Besnier à payer 2 500 euros de frais de justice à France Télévisions.
Contactée, la société Lactalis n'a pas souhaité faire de commentaire.