C'était le grand moment de l'hiver attendu à Laval par des milliers de spectateurs. Mais des mails menaçants en ont décidé autrement. La Préfète de la Mayenne a ordonné l'annulation de la grande soirée de la mise en lumières.
C'est la consternation. Les quelques milliers de spectateurs qui rejoignaient l'endroit emblématique des illuminations de Laval, le pont Aristide Briand, se voient tout à coup poliment, mais fermement interdire d'aller plus loin.
"Le feu d'artifice et les illuminations sont annulées, veuillez évacuer la rue s'il vous plait, et rejoindre vos véhicules." C'est ce que l'on entend au travers de hauts parleurs, et aussi ce que répètent les nombreux agents de sécurité dispersés un peu partout.
Il est 16h45 quand en pleine inspection de sécurité, les autorités informent Marie-Aimée Gaspari, la Préfete de la Mayenne que deux mails relatant une alerte à la bombe viennent d'être envoyés à la mairie.
"Nous avons ensuite pris la décision d'annuler la soirée et de faire évacuer le périmètre concerné" relate-t-elle.
"Cela dans le but de garantir la sécurité de la population, d'ailleurs comme nous étions déjà dans un dispositif renforcé de type Vigipirate, nous avons réussi, dans le calme et en 2h30, à contrôler la situation."
Tous ces kilomètres pour rien...
Dans un froid glacial, les réactions sont unanimes parmi la foule. Les badauds qui font demi-tour alertent les retardataires : "c'est annulé !". Certains croient même à une blague.
Mais d'autres ne rigolent absolument pas : "nous, on vient de Nantes. 500 km aller et retour pour rien !" lâchent, dépités, deux couples d'amis.
Plus loin, un petit groupe écoute le chef de famille :"c'est n'importe quoi ! Il y en a marre de ces alertes stupides. Ils ne peuvent pas s'organiser pour savoir d'où ça vient ?..."
Et le plus surprenant est à venir. Quand deux agents de la police nationale font du porte-à-porte chez tous les commerçants pour leur demander d'évacuer leurs clients et de fermer le rideau.
Deux rues sont concernées de chaque côté du pont, dont la Rue de la Paix, une des plus commerçantes de la ville.
Et les bars et restaurants ne sont pas épargnés. Une scène incroyable, en tout cas du jamais vu dans la ville préfecture de la Mayenne.
Des dizaines de touristes qui allaient s'attabler sont ainsi renvoyés chez eux. Une des employées d'un café ne préfère pas s'exprimer, tandis qu'un serveur d'un restaurant se demande ce qu'ils vont faire de tous les repas prévus ce soir…
On ne laissera tomber personne
Pour le maire de Laval Florent Bercault : "on ne laissera tomber personne. J'ai une pensée particulière pour les restaurateurs, les cafés et les commerçants pour qui l'activité s'est arrêtée net dans une période très importante pour eux. J'ai donc pris attache directement avec les différents représentants que ce soit la Chambre de Commerce et d'Industrie, l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie ou Laval Coeur de Commerce. Je leur ai proposé dès la semaine prochaine un rendez-vous pour échanger et envisager des actions à mener ensemble."
Peut-être de quoi rassurer, un peu, les professionnels qui ont subi un manque à gagner conséquent.
En revanche, pour le public, la soirée sera pour eux mémorable, mais pas forcément dans le bon sens.
"La sécurité, c'est bien, mais là, c'est un peu radical" dit un homme à son petit groupe d'amis.
"Dommage, la météo était bonne" entend-on ailleurs.
Bref, la fête est gâchée. Un coup dur pour la collectivité. Mais quelques heures plus tard, le pont était tout de même rouvert à la circulation et les éclairages enfin allumés. Pour quelques rares promeneurs, chanceux retardataires, étonnés de voir si peu de monde.
Mais que le public se rassure. Ces illuminations mal démarrées ont tout de même bien lieu jusqu'au 7 janvier 2024. De 17 à 22 heures du dimanche au mercredi. De 17 heures à minuit du jeudi au samedi ainsi que les nuits des 24 et 31 décembre.
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