Dans les différents refuges du territoire, les animaux recueillis, domestiques ou sauvages, ont besoin de soutien face à l'inflation et à la crise de l'énergie
A la SPA de Laval, créée dans les années 50, on peut adopter un chien pour environ 180 euros, un chat pour 70 euros.
Un prix qui couvre les frais de tatouage, puçage et autres vaccins obligatoires.
Mais malgré tout cela et les subventions associées aux différentes aides des collectivités locales, il devient difficile d'équilibrer son budget. Car l'inflation et la crise de l'énergie sont passées par là.
Et puis par ricochet, les abandons se font plus nombreux, pour les mêmes raisons.
"On voit souvent des personnes nous laissant leur animal car ils n'arrivent plus à le nourrir, confirme Manon, manager de la SPA de Laval , il nous arrive également, parfois, d'aider des propriétaires dans la difficulté en leur donnant quelques sacs de croquettes"
Le croquettes, justement un des postes financiers les plus importants.
Heureusement de nombreux magasins nous donnent régulièrement leurs invendus. Evidemment cela nous aide énormément
ManonManager de la SPA de Laval
Les dons en nature ou en argent, c'est l'une des parties du financement de la structure.
Et puis il y a les adhérents, les bénévoles, et les legs. (Un legs est fait à la mort du donateur qui sans héritier direct désigne comme légataire universel une personne de son choix ou une association.)
Certains chiens difficilement adoptables
Au "hit parade" des chiens abandonnés, le Malinois. le chien "à la mode" dans les refuges. Entendez malheureusement le genre le plus délaissé. Pourtant c'est l'une des races les plus intelligentes. Mais qui demande beaucoup d'attention et de grandes balades.
Bref, difficile (et déconseillé) d'habiter en appartement. Et il faut prévoir du temps pour s'en occuper au quotidien. Ce que n'imaginent peut-être pas les futurs propriétaires lorsqu'ils s'attendrissent devant une boule de poils tellement mignonne...
Et puis il y a le problème des chiens dits "catégorisés" 1 et 2. Ceux qualifiés de dangereux. Et ils le sont parfois. Les Staffordshire, Rottweiler et autres Mastiffs. Le récent fait divers vient le prouver : un yorkshire dévoré dans les rues de Laval par deux chiens de ce type devant des enfants traumatisés qui sortaient du collège.
Dans les cages, on peut voir plusieurs dizaines de ces chiens avec un panneau où est écrit "muselière obligatoire" pour les bénévoles qui viendraient les promener. Compliqués à adopter car la législation est stricte pour les propriétaires.
Le refuge de l'Arche
Dans le sud de la Mayenne, à Château-Gontier-sur-Mayenne, une ville très prisée par les touristes, où il fait bon vivre et qui gagne fièrement et régulièrement ses 4 fleurs au concours des villes et villages fleuris.
C'est aussi ici que l'on trouve le Refuge de l'Arche avec ses quelques 100 000 visiteurs par an, ce qui en fait le site touristique le plus visité du département.
Ouvert en 1974, ce refuge, géré par une l'association Cepan, ne recueille que des animaux sauvages, avec près de 1 500 pensionnaires. Tous ont une histoire atypique. Tel ce raton laveur qui a sauté d'un cargo venant d'accoster au Havre. Tous les dockers lui ont couru après pour l'attraper. Et il termine sa vie paisiblement aux côtés d'autres congénères.
Ce sont des animaux placés par la justice, par exemple saisis dans un cirque indigent ou un zoo qui a fermé ses portes. Ils peuvent également avoir été abandonnés ou confiés au refuge par des propriétaires dépassés par les évènements. Un gentil petit singe peut très vite devenir ingérable. Un beau perroquet multicolore, insupportable.
Une belle ménagerie qu'il faut faire vivre et nourrir.
C'est donc un appel aux dons qui est passé par son directeur Jean-Marie Mulon.
"Certes l'inflation les ménages la subisse, mais nous aussi ici au Refuge de l'Arche tout a augmenté. Les denrées, les fluides, l'électricité, l'ensemble de nos moyens de chauffage. Il faut savoir par exemple que nous dépensons 10 000 euros par mois pour la nourriture. C'est un poste en inflation"
Sans oublier les médicaments.
"Ça aussi ca a bien augmenté. Alors on se débrouille, on essaye de réduire et on achète des produits génériques" précise Jean-Marie Mulon.
Les sources de financement sont les entrées payantes plus les subventions. Il y a la ville, la région mais curieusement pas le département (en subventions de fonctionnement).
On retrouve également deux fondations : 30 Millions d'Amis et la Fondation Bardot.
"Même les entreprises locales nous aident rajoute Alexandra Hau, la chargée de communication, en nous fournissant des matériaux pour nos locaux et nos extensions".
Dernier arrivé, un mâle caracal de 2 ans découvert apeuré dans un jardin du Val-de-Marne, en attendant si tout va bien, deux tigres évacués d'Ukraine.
Oui tous ces animaux ont une vraiment une histoire et une visite s'impose...