Avec la libre circulation et bientôt la fin du couvre-feu, il sera de nouveau possible de partir librement à la découverte de lieux atypiques. Pour se balader, se changer les idées ou pour enrichir sa connaissance de la région. Voici quelques exemples en Mayenne qui valent le détour...
Le canyon de Toyères
Un incroyable point de vue qu’il faut savoir découvrir, au nord-est du département, sur la rivière la Sarthe, commune de Saint-Pierre-des Nids. Car il faut bien l'avouer, le site est très mal indiqué et absolument invisible derrière un champ et des arbres.
Donc pour s’y rendre, prévoir une bonne boussole, un GPS dernier cri. Ou encore, à l’ancienne, en demandant son chemin.
Car ce belvédère se mérite. Pour beaucoup, l’un des plus beaux points de vue des Alpes Mancelles.
Imaginez une petite vallée suisse, avec en contrebas sa rivière formant des méandres et ses vaches broutant paisiblement une herbe bien verte. Vous y êtes.
L’endroit est tout simplement magique et réellement inattendu.
Sans oublier des façades rocheuses réservées aux pratiquants d'escalade.
Différents guides touristiques parlent d'"un site naturel préservé, un espace naturel et précieux…"
Bref un détour immanquable si vous avez du temps et presque le goût de l’aventure…
Fontaine Daniel
Un décor de film.
A l’origine un village d’ouvriers bâti autour de son usine textile "Toiles de Mayenne ".
C'est une entreprise prestigieuse qui fonda en 1806 les bases de Fontaine Daniel, et qui a su se faire connaitre dans toute l’Europe grâce à la qualité de sa production. En 1812, la filature comptait plus de 700 employés.
L’architecture du bourg est donc restée intacte. Un véritable retour dans le temps de deux siècles avec ses maisons, ses dépendances, ses jardins et quelques bâtisses plus grandes. Tout est d'époque.
Mais sa pièce d’eau rappelle que la petite cité est bien plus ancienne. C’est en effet au 13ème siècle que les moines cisterciens vinrent s’installer et créèrent cette retenue d'eau.
Fontaine Daniel est situé à 5 kilomètres au sud-ouest de Mayenne, dans les bois de Salair.
Le château de Mortiercrolles
Si beaucoup de châteaux en Mayenne sont discrets, voire volontairement dissimulés, celui de Mortiercrolles, à Saint-Quentin-les-Ange, bat des records. Lorsque le visiteur s’approche à quelques dizaines de mètres, impossible d’imaginer qu’il y a là un des plus beaux châteaux de la Mayenne fondé par Pierre de Rohan au 15ème siècle.
Un ouvrage de style Louis XII classé aux monuments historiques en 1924.
La facture est pour le moins originale entre art gothique et Première Renaissance.
Pour son propriétaire Michel Billiard, les derniers travaux l’ont encore embelli et c’est avec passion qu’il en parle, "on a refait les ponts-levis, recréé les magnifiques sols de la chapelle, au goût italien. Les tours d’enceinte vont également bénéficier d’une rénovation."
Et lorsque vous lui demandez benoîtement si les travaux seront terminés un jour, celui qui y dépense son temps et ses finances depuis 45 ans vous répond mi-rigolard, mi-agacé "vous plaisantez j’espère ?..."
Si, pour le moment, la crise sanitaire ralentit les visites, avec la prochaine reprise, ce château unique en Mayenne, peut accueillir des groupes de 30 visiteurs, sur réservation.
Les gardiens de la basilique d'Avesnières
L’accueil est impressionnant. Ce sont deux géants qui entourent l’entrée à l’intérieur de la très belle basilique d’Avesnières, à Laval.
Deux sculptures monumentales : Saint Sauveur et Saint Christophe de Lycie qui semblent bien garder les lieux.
Un Saint Christophe de 3 mètres 50. En bois polychrome, oeuvre exécutée en 1583 à la demande des paroissiens.
Saint Sauveur lui serait plus ancien, daté du XIIIème siècle.
Il semble se grandir encore puisqu’il représenté sur la pointe des pieds. Sous lesquels d'ailleurs, en regardant bien, vous verrez d’étranges piqûres.
Une croyance voulait en effet que les jeunes filles désirant trouver un futur mari viennent planter une aiguille. Tradition éteinte aujourd’hui. Heureusement pour la conservation de l’œuvre d’art.
Des sculptures qui n'ont certainement pas la popularité qu'elles méritent.
Jocelyne, la patronne du bar-restaurant l'Ouragan, sur la place, en face de la basilique, le confirme, "ce n'est pas mis en valeur. Dans le temps, il y avait beaucoup plus de visiteurs. Et même des cars qui faisaient le circuit : Avesnières- Mont-Saint-Michel-Pontmain. Nous les commerçants, ça nous faisait bien travailler" précise t-elle tout en préparant sa terrasse pour la réouverture partielle des restaurants..
Le monument aux morts de Saint-Germain-d'Anxure
Etrange et peut-être légèrement perturbant.
Le monument aux morts de Saint-Germain-d’Anxure est unique en France.
Car le jeune soldat transporté par ses frères d’armes n’est pas comme habituellement une simple sculpture destinée à représenter les millions de soldats fauchés pendant la guerre 14-18. Il en est aussi le triste symbole, mais son visage à un nom : celui de François de Robien, tué à 19 ans à Souain, en Champagne le 26 septembre 1915.
Il s’agit du fils du comte André de Robien, maire de la commune pendant plus de cinquante ans.
Très affecté, celui-ci a commandé au sculpteur Raoul Josset ce monument aux morts particulier. Le visage du soldat a été réalisé à l’aide d’un masque mortuaire.
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